Le principe de zonage tel qu'il est pratiqué actuellement en France face à la fièvre catarrhale est de plus en plus ouvertement remis en cause par les syndicats agricoles.
« Une seule de zone fièvre catarrhale pour limiter la complexité du zonage des différents périmètres sur le territoire français », réclament Fdsea (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et JA (Jeunes agriculteurs) en Saône-et-Loire. Preuve que le sujet préoccupe, ces deux syndicats ont réuni plus de 2.000 personnes vendredi 28 septembre à Charolles pour une journée sur la fièvre catarrhale ovine.
Les aides aux éleveurs et la désinsectisation ou/et la vaccination sont aussi au registre des revendications. Mais ce sont surtout les problèmes de commercialisation et de prix des bovins, différents selon les zones, qui sont montrés du doigt unanimement. « Contrairement à la fièvre aphteuse ou à la brucellose, cette maladie n’est contagieuse ni à l’homme, ni d’animal à animal. En conséquence, elle ne doit pas entraîner d’entraves commerciales. Les protocoles d’accords visant à maintenir les échanges avec l’Italie et l’Espagne doivent êtres favorisés en urgence » réclame par exemple la Confédération paysanne.
« La maladie ne s’arrêtera pas aux frontières nationales, ni aux limites des zones réglementées » confirme la Coordination rurale (CR). « Après la France, l’Italie et l’Espagne seront certainement bientôt concernées par la nouvelle variante de cette maladie. Le mouvement des animaux doit donc être possible sans entrave au sein de l’Europe. C’est pourquoi la CR demande une modification du statut de cette maladie, car son statut actuel génère des contraintes disproportionnées. »
Quatre propositions
« La réglementation en périmètre interdit, en deux zones de protection et de surveillance, n'a pas freiné son intensité dans les différents périmètres, ni empêché son extension géographique » confirme la Fdsea 71. « Dans sa forme actuelle, cette réglementation conduit à une impasse technique, économique et financière, quelles que soient les exploitations concernées par l'élevage de ruminants, ainsi que pour les organismes économiques et l’ensemble des partenaires des filières animales. »
En Saône-et-Loire, Fdsea et JA ont dressé quatre propositions, soutenues par la Chambre d'agriculture, le Groupement de défense sanitaire (Gds) et des acteurs de la coopération animale et du négoce de bétail. En voici le détail :
Mesure 1 :
Suppression du zonage (une seule de zone fièvre catarrhale) visant à limiter la complexité du zonage des différents périmètres sur le territoire français.
Mesure 2 :
Tout ruminant pourra circuler et être exporté, sous réserve d'un résultat virologique négatif, consécutif à une prise de sang réalisée dans un délai inférieur ou égal à 7 jours.
La mise en œuvre de cette mesure implique l'accréditation sans délai des laboratoires départementaux pour réaliser les analyses virologiques.
Mesure 3 :
La mise en œuvre immédiate d'une désinsectisation généralisée des troupeaux de ruminants s'impose dans l'ensemble de la zone fièvre catarrhale jusqu'à la fin de la période d'activité virale 2007.
Cela permettra de sécuriser les mouvements, limiter la propagation du vecteur, renforcer la garantie sur les animaux testés négativement, limiter l'incidence pathologique de la fièvre catarrhale. Cette mesure sera réétudiée à la reprise de l'activité virale en 2008.
Maintien des règles de désinsectisation des véhicules de transport et des centres de rassemblement.
Mesure 4 :
Tous les moyens doivent être mis en œuvre afin qu'une vaccination efficace soit possible dans les meilleurs délais afin de limiter les signes cliniques, l'extension de la maladie, offrir une garantie sanitaire et commerciale et éventuellement permettre l'éradication de la maladie.
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