« La seule mesure préventive actuellement contre la fièvre catarrhale ovine est d’éviter la contamination d’un animal à l’autre en ayant recours aux traitements insecticides visant à empêcher les insectes de piquer », recommande Bernard Heskia, vétérinaire conseil chez Novartis Santé Animale.
![]() « Les seules molécules qui vont permettre cet effet répulsif sont les pyréthrinoïdes », souligne Bernard Heskia, vétérinaire Novartis Santé Animale. (© Novartis Santé Animale) |
« Aujourd’hui on sait que cette fièvre catarrhale qui s’est développée depuis le Nord est due à nouvelle valence 8 (la souche du virus est de sérotype 8) pour laquelle le vaccin utilisé en Corse n’est pas actif», rappelle Bernard Heskia, vétérinaire conseiller technique chez Novartis Santé Animale. « La maladie est transmise par un moucheron, a priori ce serait un culicoïde différent de celui que l’on rencontre dans le Sud. Les seules mesures que l’on peut envisager dans les élevages concernent la prévention. Tant que l’insecte se développe, il y a un risque de transfert de virus d’un animal à l’autre. Il faut donc traiter avec des insecticides dans les périodes où le moucheron se développe, c’est à dire tant que les conditions de température et d’humidité sont réunies pour sa survie. »
« Nous ne pouvons pas agir sur les insectes de l’environnement. En revanche, les éleveurs peuvent agir pour empêcher les insectes de piquer, car il s’agit bien de moucherons piqueurs. Les anglais appellent cette mesure « anti feeding effect», empêcher les moucherons de se nourrir. »
Pulvérisations tous les quinze jours
« Il faut utiliser des produits avec un effet insecticide mais surtout un effet répulsif», préconise le vétérinaire. « Les seules molécules concernées sont les pyréthrinoïdes. Mais le recours à la forme galénique est très important pour permettre, après application sur l’animal, une concentration suffisamment élevée du produit et une évaporation suffisante pour avoir cet effet répulsif.
Les produits à effet retard de type « pour on » risquent de ne pas avoir l’effet répulsif au long cours recherché dans ce contexte. En outre, dans des conditions où les applications doivent être renouvelées tous les 15 jours, compte tenu de l’aspect économique, l’emploi des « pour on » ne se justifie vraisemblablement pas. Les formes solubles à pulvériser sur l’animal n’ont pas une rémanence aussi longue mais garantissent un effet répulsif important dont on a besoin dans ce cadre spécifique. Bien sur il faut renouveler les applications toutes les deux ou trois semaines tant que l’on est dans la période de survie de ces moucherons, ce qui rend une prévention correcte assez difficile et complexe. Dans le cadre des produits solubles à pulvériser, il y a l’Arcofly bovin, le Butox 50 pour 1000 de chez Bayer. Nous recommandons Acadrex 60 en pulvérisation qui s’utilise à une posologie de 100ml pour 6 litres d’eau (délai d’attente lait, viandes et abats nul). »
« Éventuellement, il est opportun de profiter pour procéder à une désinsectisation du bâtiment d’élevage, c'une mesure complémentaire qui trouve toute son utilité », estime le vétérinaire. Et de rappeler que sur les bovins, l’évolution de la maladie n’est pas dramatique et se guérit relativement bien. Par contre chez les moutons, l’évolution est plus dramatique, avec un taux de mortalité qui peut être important. « Une prévention efficace ne peut pas s’envisager autrement que des balnéations régulières difficilement réalisables en pratique tous les quinze jours. »
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