Explosion des prix des matières premières agricoles

Les prix des matières premières agricoles connaissent actuellement une véritable explosion dans le monde, a indiqué le cabinet d'études Xerfi dans une étude publiée jeudi.

Le blé coté sur le marché à terme de Chicago a connu une hausse de 53% entre juin 2006 et juin 2007 et le maïs de 60%. En France, la tonne de poudre de lait écrémé pour la consommation humaine se négocie actuellement à plus de 4.000 euros contre seulement 2.200 euros au début de l'année, selon l'étude. Les raisons de l'envolée des cours des matières premières agricoles sont multiples. L'amélioration du niveau de vie en Chine, et plus généralement des pays émergents, entraîne un gonflement de leur consommation et une modification de des habitudes alimentaires de ces pays. Cette progression est renforcée par l'intérêt croissant de certains pays pour les biocarburants: la moitié de la canne à sucre brésilienne et 20% du maïs américain servent à la fabrication d'éthanol, tandis que 50% du colza cultivé en Europe est destiné à la production de biodiesel.

A cela s'ajoute des mauvaises conditions climatiques et les conséquences de la réforme de la PAC (Politique agricole commune), avec une baisse de la production en Europe, autant de raisons "pour que le cocktail devienne explosif", affirme Xerfi. "Les prix des produits alimentaires sont donc mécaniquement amenés à se tendre un partout dans le monde", ajoute l'étude. Pour la France, l'inflation "alimentaire" devrait, selon le cabinet, atteindre 4% en fin d'année alors qu'elle était inférieure à 2% en décembre 2006. Pour autant, Xerfi rappelle que les matières premières agricoles ne représentent qu'une très faible fraction du prix final payé par le consommateur.

Ainsi, le coût des céréales dans le prix d'une baguette de pain ne représentait, au second semestre 2006, que 0,034 euro sur un prix total de 0,80 euro, soit 4,25%, souligne Xerfi. Le doublement du prix des céréales ne devrait donc porter le prix de la baguette qu'à 0,83 euro. De plus, alors qu'au XIXe siècle l'alimentation était de loin le principal poste des dépenses des ménages, elle ne représente plus qu'à peine 11% de leur budget (13,1% avec les boissons alcoolisées et le tabac). Aussi, pour Xerfi, l'exposition des ménages à la flambée des cours agricoles est réelle mais relativement modeste.

Mais, souligne le cabinet d'études, tout comme le prix de l'essence, les prix de l'alimentaire sont une donnée sensible qui peut faire sur-réagir les ménages et radicalement modifier leurs comportements. Xerfi met en garde contre le risque "de voir la consommation se bloquer et l'épargne de précaution se gonfler". "La croissance de l'économie française, qui repose avant tout sur les dépenses des ménages, serait balayée", conclut Xerfi.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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