La récolte des mirabelles de Lorraine, dont la cueillette devrait commencer à la fin juillet avec deux semaines d'avance sur le calendrier, s'annonce "très prometteuse", se sont félicités vendredi les producteurs régionaux.
"Le temps très chaud enregistré en avril a accéléré la floraison", explique Bruno Colin, directeur de Véga Fruits à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), qui commercialise les fruits des 350 producteurs de la région regroupés en trois coopératives, Jardins de Lorraine, Côteaux lorrains et Vergers de Lorraine. "Nous allons avoir des mirabelles de beau calibre, chargées en sucre", confirme Michel Macoin, technicien aux Jardins fruitiers de Laquenexy (Moselle), un conservatoire de plus de mille variétés d'arbres fruitiers créé il y a 110 ans à quelques kilomètres de Metz et propriété du Conseil général de la Moselle. "Cette année, les fruits ont une couleur exceptionnelle, un calibre supérieur aux 22 mm requis par la réglementation européenne et atteignent déjà sur l'arbre les 16 degrés Brix (pourcentage de sucre) nécessaires pour commencer la cueillette", précise M. Colin.
Au total, la prochaine récolte du "fruit d'or" lorrain (90% de la production nationale et 70% de la production mondiale) qui emploiera quelque 2.000 saisonniers, devrait tourner autour de 9.000 tonnes (t) contre seulement 3.800 t l'an passé et 7.000 t en 2005. Les prix devraient donc baisser sur les étals des marchés et se situer "nettement en dessous" des cinq euros le kilo relevés en 2006, selon M. Colin. Environ 30% de la récolte effectuée sous le label "Mirabelles de Lorraine", garanti par une "indication géographique protégée", seront réservés à la consommation courante, 10% seront distillés en eau-de-vie tandis que l'essentiel, soit 60%, sera transformé.
"Le fruit est traditionnellement décliné en confiture, en compote et en tarte réalisées avec la +petite de Metz+", indique-t-on au Syndicat mutualiste des cuisiniers d'Alsace-Lorraine. "Mais avec la congélation, on peut faire toute l'année avec la +grosse de Nancy+ du crumble confit au miel de lavande, des beignets, du nougat glacé, des pruneaux, des sorbets, voire du yaourt", ajoute-t-on. Près de 400.000 mirabelliers, issus de lignées traditionnelles et non palissés, sont en exploitation sur quelque 1.800 hectares (ha) en Lorraine. La production est volontairement bridée à 20 t de fruits à l'hectare alors que les rendements flirtent avec les 60 t/ha dans d'autres régions. "Produire trop se fait au détriment du goût", estime M. Macoin.
La mirabelle est liée à l'histoire de la région. Les mirabelliers ont fait leur apparition en Lorraine au XVe siècle sous le Roi René et le "fruit d'or" fut servi à Metz en 1559 à Charles IX lors d'un repas. A la fin du XIXe, le phylloxéra a ruiné les vergers et, à la fin des années 70, la mirabelle de Lorraine était un produit de terroir en péril, la grande distribution s'accommodant mal de ce fruit très fragile et marqué par la saison. La production lorraine a été relancée dans les années 80 et est, depuis, exportée dans le monde entier, jusqu'aux Etats-Unis. Distillée, elle donne un alcool de fruit qui, dit-on, était le préféré de Sherlock Holmes.
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