 Dominique Merlier, Sanamethan : "Cela vaut le coup de faire de la méthanisation" (© MG Terre-net)
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« Les industriels nous disaient ‘Nous sommes de plus en plus embêtés avec nos déchets et à cause de la réglementation, les agriculteurs ne veulent pas nous les racheter. Que peut-on faire ?’ » se souvient Marcel Jeanson, président du SPL Santerre-Haute Somme, association qui a permis la génèse du projet Sanamethan. Sanamethan est née de cette réflexion le 3 mai dernier. Les agriculteurs et industriels de l’agro-alimentaire de la Somme veulent régler le problème des sous produits et des déchets par la création d’une unité de méthanisation semi-industrielle. En effet, les déchets de l’agro-alimentaire ne sont pas toujours valorisables en alimentation animale.
« Nous nous sommes donc tournés vers la méthanisation » indique Dominique Merlier, président de la SAS Sanamethan.
Les déchets agro-industriels valorisés
L’unité de méthanisation semi-industrielle de Sanamethan s’inspire des digesteurs allemands, développés depuis plusieurs années sur les exploitations.
Une valorisation rentable des sous produits
Source : Sanamethan
Entrants |
Sortants |
10 000T condensats de pelage 5 000T boues biologiques 3 000T boues primaires 8 000T maïs ensilage
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3,2 Méga We de production d’électricité 4,4 Méga Wth de production de chaleur 24 000 m3 de digestat
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L’électricité et la chaleur produites par méthanisation sont revendables. Le digestat peut être épandu sans problème puisqu’il est hygiénisé et stabilisé par le procédé.
« Tout ce qui entre dans le digesteur est désodorisé ce qui facilite l’épandage » souligne Dominique Merlier. Il nuance néanmoins son enthousiasme :
« Quand on utilise des sous produits, les gens ont peur. Il va falloir surmonter ces obstacles. » Le digesteur accepte aussi bien des intrants végétaux que des boues biologiques ou primaires. 21 agriculteurs participent à ce projet et
« s’engagent à fournir une certaine quantité de matières » entrantes (maïs, boues…) explique Dominique Merlier. Les industriels pourront également fournir leurs sous produits comme intrants. Ainsi, les pommes de terre hors calibres ou les pulpes de betteraves, déchets de l’industrie, pourront servir à alimenter le méthaniseur. Les produits entrants sont donc très différents et plus ou moins méthanogènes, donc plus ou moins rentables. Dominique Merlier estime que
« l’idéal est d’avoir un mélange homogène sur l’année pour assurer une production régulière. »
Jusqu’à 15 centimes d'euro le kWth
Sanamethan en chiffres
1,7 millions d’euros d’investissement 700 000 € de chiffre d’affaires 10 % de rentabilité espérée Démarrage du digesteur : fin 2009
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« Cela vaut le coup de faire de la méthanisation » déclare Dominique Merlier. D’abord, ce type de projet est soutenu par des subventions de l’Ademe. De plus, en France le prix de rachat de l’énergie électrique augmente depuis un an.
« Aujourd’hui, les tarifs sont plus élevés, même s’ils restent inférieurs à ceux de la Belgique ou de l’Allemagne » remarque Dominique Merlier. Le kilowattheure est racheté 11 centimes en France, contre 20 centimes en Allemagne.
« Nous pouvons espérer en plus une valorisation de la thermie de 4 centimes » ajoute Dominique Merlier.
« Nous attendons beaucoup du Grenelle de l’environnement » poursuit-il, espérant voir le prix du rachat de l’énergie augmenter.
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