Après la reconnaissance des OP (organisation de producteurs) en 2006, les associations d’éleveurs se sont réunies la semaine passée à Saint Gaudens, pour leur assemblée générale. Le thème principal étant l’élaboration de stratégies afin de mettre les associations en adéquation avec les besoins des éleveurs et un marché de la viande en constante évolution.
Un schéma directeur se dessine autour de deux grands axes. Le premier est une mission de service proposée aux membres de chaque association. Elle se concrétise dans la diffusion d’informations sur l’état du marché, le conseil sur la qualification des élevages, un accompagnement dans l’accès aux aides d’investissements (génétiques, bâtiments…), et la mise à disposition d’un outil d’amélioration de la gestion technique et administrative des exploitations : Oribase.
La deuxième mission est liée directement à l’environnement commercial. Des commissions de mise en marché sont crées. Leurs objectifs est de comprendre et de maîtriser le marché (programme bien difficile par les temps actuels). Une bonne appréhension de l’évolution commerciale permettra d’orienter techniquement les éleveurs pour qu’ils produisent ce qui convient le mieux aux membres du collège acheteur. Ceux-ci se feront un devoir de valoriser au mieux le travail des éleveurs.
![]() Didier Guéroult, président des associations d'éleveurs, accueille les nombreux participants à leur assemblée générale qui s'est déroulée le 15 juin à Saint Gaudens (31). (© DR) |
Un climat de confiance entre éleveurs et acheteurs doit s’instaurer et comme le fait remarquer Stéphane Jamin (négociant en bestiaux), « chacun son métier et les vaches seront bien valorisées »
L’indépendance alimentaire en question
La table ronde proposée aux nombreuses personnes ayant fait le déplacement en pays du Comminges a donné quelques pistes de réflexion sur l’évolution du marché de la viande à moyen terme. La crise actuelle est certes difficile à supporter par les éleveurs, mais les perspectives restent optimistes face à l’évolution démographique de la planète. « Notre indépendance alimentaire est en jeu », souligne Pierre Chevalier (président de la Fnb). En mettant l’Europe sous la dépendance du Brésil et face à une demande mondiale en progression, le risque de manque de viande lui paraît très important si des problèmes sanitaires ou autres surviennent dans ce pays. Il demande un plan de communication offensif sur la viande bovine afin de mettre en opposition les efforts qualitatifs, sanitaires et environnementaux demandés aux éleveurs français, face aux conditions de production de ce pays. Le Brésil veut nourrir le monde sans les mêmes contraintes et parfois dans des conditions qui choqueraient le consommateur Français, explique Pierre Chevalier. « Cette viande est certes moins chère, mais leur façon de produire est très loin des normes européennes. »
Les responsables politiques de l’UE doivent se poser les questions suivantes : quelle agriculture pour demain et quelle indépendance alimentaire?
Face à ce marché en pleine évolution, il est indispensable de prendre en compte les changements majeurs des prochaines décennies sur la lutte contre les gaz à effet de serre. En effet, la progression importante des biocarburants va changer la donne. Selon Jean Michel Henri du groupe Soufflet, près de 12 millions d’hectares seront nécessaires à l’Europe pour couvrir la demande. Une partie de ces surfaces seront prises sur celles destinées à l’alimentation animale (il en sera de même au Brésil). Cette nouvelle industrie produira de nombreux coproduits qui pourront être employés pour engraisser des bovins, mais les éleveurs devront pour cela adapter leur méthode de production.
Les associations d’éleveurs sont des maillons indispensables et intégrés à la filière. Leur finalité est de permettre aux éleveurs de garder une certaine liberté face à des marchés de plus en plus cloisonnés et organisés.
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