Plus de la moitié des cheptels bovins serait contaminé

Article réservé aux abonnés.

Dans le prolongement de l’enquête 2005, l’Ogd (Observatoire de la grande douve) a réalisé une nouvelle évaluation de la prévalence de la fasciolose cet hiver. 52% des cheptels ont révélé au moins un animal atteint. Une situation qui s’est détériorée par rapport à l’enquête 2005 et qui témoigne de la présence et de la circulation de la grande douve.

Enquête hiver 2007

En février, 520 génisses ou jeunes vaches appartenant à 52 troupeaux ont subi un prélèvement de matières fécales et une prise de sang pour le dépistage de la fasciolose (fasciola hepatica). Dix sept vétérinaires répartis dans toutes les régions d’élevage ont participé à cette enquête.
Les vétérinaires devaient sélectionner trois élevages laitiers ou allaitants suspectés ou non d’être infectés par la grande douve. Ils ont majoritairement retenus des élevages où l’environnement de l’élevage était favorable mais dans lequel ils n’avaient pas connaissance de l’existence du parasite.

Présence et activité du parasite

Le test réalisé sur l’échantillon sanguin indique que le parasite est ou a été là. L’examen des matières fécales (coproscopie) confirme la présence de douves vivantes.
96% des cheptels ont révélé une sérologie positive, c’est à dire qu’au moins un animal du cheptel est ou a été en présence du parasite. 52% des coproscopies se sont révélées positives. C'est-à-dire que dans un cheptel sur deux, il a été détecté un animal infesté par la douve.

« L’enquête 2005 avait montré une prévalence importante de la fasciolose », commente le Dr vétérinaire Jean-Yves Alzieu, président  de la commission parasitologie du Sngtv (Société nationale des groupements technique svétérinaires). L’enquête 2007 avait pour but d’évaluer la prévalence actuelle pour suivre le développement ou non du parasite.

Des animaux exposés au risque d’infestation


La recherche des zones à limnées reste primordiale affirme Philippe Dorchies (© Web-agri)
« La grande douve vit dans les canaux biliaires », rappelle le Dr Philippe Dorchies, « Et les oeufs se retrouvent dans les matières fécales. Leurs détections  prouvent la présence de douves vivantes». Les résultats de coproscopies ont permis de détecter la présence de grandes douves dans 52% des cheptels. L’enquête 2005 l’attribuait à 20% des cheptels. « Le danger est présent dans plus de 50% des troupeaux. La grande douve est présente et circule beaucoup », commente Philippe Dorchies, « en Manche, tous les cheptels enquêtés sont concernés ».
Si l’amélioration de la performance de la coproscopie peut expliquer en partie les résultats, le spécialiste attribue aussi cette positivité plus élevée à l’influence de la modification transitoire du climat. « Les formes libres de la grande douve peuvent rencontrer plus facilement leurs hôtes », explique Philippe Dorchies. La reproduction et la survie des limnées sont notamment favorisées au dessus de 10°C. Par exemple, dans l’est de l’Angleterre, l’augmentation des cas de fascioloses cliniques a été reliée à une augmentation significative du nombre de jours de l’année à plus de 10°C ainsi qu’à des précipitations annuelles supérieures.

La recherche des zones à limnées primordiale

En complément, lire ou relire: (Cliquez sur le titre pour accéder à l'article)

Lutte contre la douve - Identifier les zones d'infestation!

Lutte contre la grande douve - Une démarche qualité antiparasitaire

Pour les spécialistes de la commission parasitologie du Sngtv, il convient de tirer les enseignements de ces résultats. La lutte contre la grande douve reste d’actualité. Le réservoir sauvage existe. Il convient de gérer cette forme parasitaire.  Gérer la grande douve, c’est d’abord faire un bilan au sein de l’exploitation, explique le Dr Vincent Le Goupil,  d’identifier lot par lot, où, quand et comment les bovins se sont infestés .« Il passe par la recherche de la prévalence sérologique, indicateur de la circulation du parasite ; par la coproscopie qui est  un bon indicateur de la gravité de l’infestation et aussi par la visite des pâturages et l’identification des gîtes à limnées ». La comparaison des résultats de ces sources d’information permettra à l’éleveur et à son vétérinaire de prendre les mesures qui s’imposent.

Philippe Dorchies insiste également : « La recherche des zones à limnées reste primordiale car la grande douve a besoin d’un hôte intermédiaire». Identifier les gîtes à limnées et les éliminer reste un point clé de la lutte contre la fasciolose.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...