Après quelques rappels sur la réglementation, le Btpl (Bureau technique de promotion laitière) présente les différents aspects concernant le stockage et l'utilisation des produits phytosanitaires: local, mélange des produits, registre phytosanitaire, conditions d'épandage et le contrôle des pulvérisateurs.
Dans le domaine phytosanitaire, la réglementation évolue sans cesse avec le retrait ou les restrictions d’utilisation de nombreuses molécules. Le stockage et l’utilisation des produits phytosanitaires sont régis par quatre réglementations :
- La conditionnalité PAC avec le registre phytosanitaire et le local phytosanitaire.
- L’arrêté sur les mélanges de produits phytosanitaires de mars 2006.
- L’arrêté de septembre 2006 sur l’utilisation des produits phytosanitaires, les ZNT : Zones Non Traitées, les délais avant récolte…
- La loi sur l'eau de décembre 2006.
Le stockage des produits : le local phytosanitaire
Conditionnalité Pac
L’exploitation doit stocker ses produits phytosanitaires dans un local spécifique. Ce local peut être en dur ou être simplement une armoire phytosanitaire. Il doit être réservés à cet usage, doit fermer à clé et être correctement aéré et ventilé. Les biocides (désinfectants) peuvent également être stockés dans ce local.
Les Ppnu (Produits phytosanitaires Périmés Non Utilisés ou Non Utilisables) doivent être identifiés comme tels, séparés, stockés dans le local phyto, pour être ensuite remis à la prochaine collecte.
Une rétention doit être prévue pour éviter les fuites en cas de bidon défectueux : bac de rétention ou étagère avec rebords. La capacité du bac de rétention doit être égal à celui du bidon. Pour plusieurs bidons, nous vous conseillons de prévoir une capacité minimale égale à 50% du volume de tous les bidons.
Le matériau des étagères doit être imperméable et non inflammable : métal.
Le ministère de l’agriculture a édité une plaquette pour vous aider à concevoir ce local phytosanitaire. A consulter sur le site du ministère : http://www.agriculture.gouv.fr recherche « local phyto », fichier « santé et sécurité des travailleurs ».
![]() En période de floraison ou de production d’exsudats, respectez 24 h entre l’application d’une pyréthrinoïde et un produit de la famille des triazoles ou imidazoles. (© Btpl) |
Quels produits stocker ?
L’ensemble des produits phytosanitaires doit être stocké dans le local phytosanitaire.
Dans la pratique, une tolérance de 10 jours existe pour un stockage extérieur entre la livraison et l’utilisation. Mais ce délai est très court.
Vous devez réunir les produits T (toxiques) et T+ (très toxiques) ensembles, et noter sur une étiquette : produits Toxiques et très Toxiques.
Le mélange des produits
Arrêté sur les mélanges de produits phytosanitaires de mars 2006.
De manière générale, le mélange de différents produits phytosanitaires dans le pulvérisateur est interdit notamment si les mélanges comprennent :
- au moins un produit étiqueté très toxique (T +)
- ou au moins un produit étiqueté toxique (T)
- au moins deux produits comprenant une des phrases de risque R 40 ou R 68
- ou au moins deux produits comportant la phrase de risque R 48
- ou au moins deux produits comportant une des phrases de risques R 62, R 63 ou R 64
Si les mélanges comprennent au moins un produit de classe 4 pour les risques aquatiques ou terrestres dont la ZNT (zone non traitée à respecter en bordure des points et cours d’eau) es de 100 m ou plus.
Si les mélanges utilisés durant la floraison ou au cours des périodes de production d’exsudats comportent :
- d’une part un produit contenant une des substances actives appartenant à la famille chimique des pyrethrinoïdes
- et d’autre part, un produit contenant une des substances actives appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des imidazoles.
En période de floraison ou de production d’exsudats, respectez 24 h entre l’application d’une pyréthrinoïde et un produit de la famille des triazoles ou imidazoles.
Pour vous aider à savoir si un mélange est autorisé, vous pouvez aller le tester sur le site http://www.melanges.arvalisinstitutduvegetal.fr/fr/choix.asp
L’utilisation des produits : Le registre phytosanitaire
Conditionnalité Pac
Sur ce registre doivent être enregistrées toutes les interventions phytosanitaires réalisées sur votre exploitation.
- L’îlot ou l’identification de la parcelle.
- La culture produite sur la parcelle (variété)
- Le nom commercial complet du produit utilisé.
- La quantité ou la dose de produit utilisé.
- La date du traitement.
- La (les) date(s) de récolte.
- L’utilisation de semences OGM s’il y a lieu.
Plus délicat, enregistrer l’apparition de parasites ou de maladies susceptibles d’affecter la sûreté des produits d’origine végétale et ayant une incidence sur la santé humaine : par ex : les fusarioses sur céréales.
Attention, tous les produits utilisés doivent avoir une AMM pour leur utilisation sur la culture et pour l’usage réalisé. Respecter toutes les exigences prévues par l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).
Lire les étiquettes
Grande règle : Tout produit non autorisé est un produit interdit (pour la culture et pour l’usage)
L’utilisation des produits : Les conditions d’épandage
L’arrêté sur l’utilisation des produits phytosanitaires du 12-09-06.
Un nouveau texte sur l’utilisation des produits phytosanitaires a été publié à l’automne dernier pour renforcer la protection de l’eau.
Ainsi, sont définies 3 distances de non traitement (ZNT) vis à vis des cours d'eau :
5 m, 20, 50 ou 100 m le long des cours d'eau.
Certains dispositifs permettent de réduire la ZNT ; buses à dérive limitée et/ou bandes enherbées.
Ainsi, une bande enherbée permanente d' au moins 5 m permet de réduire les ZNT de 20 m à 5 m ou de 50 m à 5 m si il y a mise en œuvre de moyens permettant de diminuer le risque pour les milieux aquatiques (certains types de buses).
Au champ, le rinçage des appareils est possible à condition que la première dilution soit réalisée en ajoutant dans la cuve un volume d'eau au moins égal à 5 fois le volume de ce fond de cuve. Ensuite, l' épandage de ce fond de cuve dilué est réalisé, jusqu'au désamorçage du pulvérisateur, sur la parcelle en veillant à ne pas dépasser, au total, la dose maximale autorisée pour l' usage considéré et à au moins 50 m des cours d'eau. La vidange des fonds de cuve est autorisée dans la parcelle, à condition de diluer par au moins 100 la concentration en substance active de la première bouillie phytosanitaire utilisée.
Contrôle des pulvérisateurs
Loi sur l’eau
A partir du premier janvier 2009, tout pulvérisateur vendu neuf ou d’occasion devra être contrôlé par un professionnel du machinisme et certifié conforme à certaines prescriptions répondant à des exigences environnementales.
A partir du premier janvier 2009, un contrôle obligatoire des pulvérisateurs en service devra être mis en place. La fréquence des contrôles sera de 5 ans.
La TGAP phytosanitaire actuelle sera remplacée par une redevance phytosanitaire prélevée au niveau des distributeurs de produits phytosanitaires, au profit des agences de l'eau.
De plus, n’oubliez pas que tous les ans, certaines molécules sont interdites d’utilisation. Rappelez vous l’atrazine, le lindane. Autre exemple : l’alachlore sera prochainement interdit à la commercialisation. Donc avant d’utiliser un produit en stock, vérifiez que son usage est toujours autorisé sur la culture. Pour plus de renseignements allez sur le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr
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