L'Union Européenne et Sergueï Lavrov minimisent leurs frictions

Les dirigeants européens et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont reconnu lundi être en désaccord sur plusieurs sujets, mais ont minimisé leur gravité et réfuté toute comparaison avec les tensions qui prévalaient lors de la guerre froide.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence de l'UE, a reconnu des "difficultés" dans les relations des 27 avec la Russie. "Mais malgré ces difficultés, nous pouvons travailler ensemble de façon pragmatique et trouver une entente", a-t-il affirmé, soulignant: "La Russie reste pour nous un partenaire indispensable" sur les grands dossiers internationaux et l'UE et la Russie sont "interdépendants". M. Steinmeier a cité pour preuve la signature lundi soir d'une simple mise à jour de l'accord actuel de partenariat UE-Russie, pour inclure la Roumanie et la Bulgarie entrées dans l'UE au 1er janvier.

M. Steinmeier et le diplomate en chef de l'UE Javier Solana ont nié que les relations UE-Russie aient "atteint un niveau de mésentente et de malentendu jamais vu depuis la guerre froide", comme l'a affirmé vendredi le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson. "Je respecte beaucoup M. Mandelson, mais à mon avis, son appréciation est incorrecte", a indiqué M. Solana. M. Lavrov a abondé dans leur sens. "Nous nous comprenons, nous nous faisons confiance", a-t-il assuré. "Il n'y a pas de processus (de dialogue) qui serait sans nuage ou sans échecs. Il y a inévitablement des problèmes auxquels nous essayons de faire face", a-t-il ajouté.

Parmi les problèmes les plus brûlants, il a parlé de la question de l'embargo russe sur la viande polonaise, qui empêche le lancement de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE-Russie qui inclurait un volet énergétique jugé clé par les Européens pour garantir leurs importantes importations d'hydrocarbures russes. Alors que les Polonais affirment, avec le soutien de la Commission, que cet embargo est injustifié, M. Lavrov a estimé que ces "problèmes vétérinaires" nécessitaient des consultations supplémentaires avec Bruxelles. De nouvelles discussions ce week-end à Chypre n'ont pas réussi à débloquer ce dossier. "Ce sont des problèmes qui arrivent souvent entre les pays", a-t-il indiqué. "Nous espérons que les violations (sanitaires polonaises) qui ont été attestées par des documents pourront être réglées".

Les dirigeants européens ont rappelé de leur côté qu'ils espéraient résoudre ce problème "très technique" avant le sommet UE-Russie le 18 mai à Samara, sur les bords de la Volga, afin de pouvoir lancer alors les négociations sur le nouvel accord de partenariat. Les 27 divergent aussi avec Moscou sur le futur statut de la province indépendantiste serbe du Kosovo. M. Lavrov a affirmé que l'hostilité de Moscou, traditionnel allié des Serbes, aux propositions d'une indépendance surveillée pour ce territoire faites par le médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari s'expliquait par sa volonté d'éviter de "déstabiliser à nouveau les Balkans".

L'UE soutient au contraire ces propositions et espère que la Russie n'ira pas jusqu'à mettre son veto à une résolution du Conseil de sécurité en ce sens, attendue pour mai-juin. Les Européens ont aussi fait part aux Russes de leur inquiétude après la répression de manifestations pacifiques d'opposants à Vladimir Poutine les 14 et 15 avril à Moscou et Saint Pétersbourg. M. Lavrov a souligné qu'une enquête avait été lancée pour savoir si les forces de l'ordre, qui ont interpellé des centaines de personnes, avaient outrepassé leurs responsabilités. Mais il a aussi souligné que "la liberté, c'est aussi respecter les lois" - une allusion au fait que les manifestants n'avaient pas été autorisés à manifester là où ils l'ont fait.

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