Une méthode de lutte contre la cryptosporidiose devrait apparaître dans les prochaines années, basée sur l’utilisation du système immunitaire du jeune animal.
Après avoir obtenu des résultats très probants chez la souris, les chercheurs de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) de Tours commencent des essais sur les gros animaux laissant envisager à court terme la possibilité de lutter contre certaines pathologies en utilisant le système immunitaire inné. Les essais actuels concernent à l’Inra la cryptosporidiose, cette pathologie digestive provoquée par un parasite, mais pourraient être étendus à d’autres pathogènes intestinaux. « Aujourd’hui, la prévalence de la cryptosporidiose est très importante. De 30 à 50% des veaux diarrhéiques sont porteurs dans les élevages », rappelle Fabrice Laurent, chercheur au département santé animale de l‘Inra, « précisant toutefois qu’il peut y avoir en même temps des bactéries et des virus. »
![]() Le système immunitaire immature chez les nouveaux nés participe à cette grande sensibilité des jeunes ruminants aux infections (© Web-agri) |
Les chercheurs ont prioritairement axé leurs recherches sur la cryptosporidiose qui, à ce jour, ne bénéficie pas de vaccination préventive. « Des centaines de molécules ont été essayées et seule une molécule, le lactate d'halofuginone, a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 1999. Son application est assez contraignante dans les élevages, elle doit être administrée tous les jours pendant les sept premiers jours de la vie du nouveau né.» Enfin, les risques pour la santé publique que représente cette maladie zoonose (transmissible à l’homme) rend prioritaire la recherche de solutions.
Une immunostimulation efficace à 90%
La muqueuse digestive constitue une première ligne de défense très efficace contre les agents pathogènes. Le système immunitaire immature chez les nouveaux nés participe à cette grande sensibilité des jeunes ruminants aux infections. Les chercheurs ont réussi, par l’administration de divers constituants microbiens (constituants de paroi ou molécules synthétiques d’Adn viral), à induire une réponse immunitaire forte de la muqueuse intestinale.
« Nous avons réussi à stimuler les défenses naturelles du nouveau né, en utilisant les propriétés du système immunitaire. On s’est aperçu qu’on retardait fortement l’excrétion du parasite et qu’on pouvait même intervenir sur une infection déjà établie, avec dans les deux cas une réduction de 90% de l‘infection. Nous avons un concept qui marche bien. Il nous appartient de l’optimiser pour le rendre efficace et de l’évaluer sur le terrain pour voir s’il peut être applicable », développe Fabrice Laurent. Le chercheur est convaincu que ce concept aura de grandes applications dans l’avenir. « Ces immunostimulants seront largement utilisés dans les vaccins du futur. Et il y a un marché énorme pour cela, certaines de ces molécules sont protégées par des brevets. »
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