Faisons le point

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En cette fin d’hiver, bon nombre de vaches ont déjà été vues en chaleur et inséminés. Sont-elles pleines ? Où en sont les autres ? Des retours en chaleurs sont-ils observés ?

Cette période est aussi un moment plus difficile pour la détection des retours en chaleurs.
Il n’est donc pas inutile de faire le point.

Retours en chaleur :  comment les interpréter ?

 des retours en chaleur réguliers tous les 21 jours:


Différents signes sont ndicateurs de chaleur. Ils doivent tous être recherchés au cas où l'acceptation du chevauchement ne serait pas vue (© Web-agri)
On peut les associer à  un échec de la fécondation ou une mortalité très précoce de l’embryon. Les causes sont à rechercher de deux côtés :
  •  infections utérines discrètes type endométrites liées à des rétentions placentaires, vêlages traumatisants…
  • insémination peu précise liée à la qualité des observations et de la mauvaise coordination entre ovulation et insémination.

des retours décalés

On peut les associer à des mortalités embryonnaires :

  • Si plusieurs vaches sont dans ce cas on peut suspecter une infectieuse ou une cause alimentaire type excès d’azote. Dans ce dernier, cas d’autres signes comme des boiteries, les taux d’urée, etc. peuvent confirmer le diagnostic.
  • Si cela ne concerne que des cas isolés, il peut s’agir plutôt d’un problème hormonal propre à l’animal.

des retours en chaleurs tardifs 2 à 3 mois après l’insémination  (difficile de dire s’ils sont décalés ou pas !) :

Il peut s’agir d’un avortement non constaté ou des chaleurs précédentes non repérées :

  • Les causes d’avortements sont multiples, mais elles concernent en général des cas isolés, sauf s’il existe une cause infectieuse générale (qualité de l’eau de boisson par exemple).
  • Le non repérage des chaleurs précédentes repose sur deux aspects :

- les vaches n’ont pas exprimé ces chaleurs (chaleurs silencieuses) Les chaleurs silencieuses sont en général liées à un taux d’œstrogène bas du fait d’un déficit énergétique marqué. Ce problème se situe donc en début de lactation lors dès premières chaleurs.
- Il y a eu un problème d’observation lié à l’éleveur ou à la conception du bâtiment

Des vaches qui restent discrètes :

Le critère principal étant le chevauchement et surtout l’acceptation du chevauchement, tout ce qui peut limiter celui-ci est un facteur de discrétion :

  • les vaches hésitent à se chevaucher sur des sols glissants (non rainurés ou non raclés)
  • les vaches sont plus limitées dans leur mouvement lorsqu’il y a un manque de place dans le bâtiment.
  • les animaux qui boitent hésitent aussi à se chevaucher : le parage des onglons, l’hygiène des bâtiments sont autant de pratiques qui limitent ce problème.

Observer ses animaux :

Détecter les chaleurs, c’est savoir « qui regarder », « quoi regarder » et « quand le regarder ».

  • Qui regarder ?

 « On ne trouve que ce que l’on cherche ». Il faut au préalable savoir quels sont les animaux susceptibles de revenir en chaleur. Il est déterminant d'enregistrer toutes les manifestations de chaleur afin d'être réactif au bon moment. Inutile d'inséminer sur la première chaleur, mais la noter sur un planning pour, trois semaines après, rechercher les signes suivants :

  • Quoi regarder ?

- perte de mucus vaginal,
- énervement, activité permanente,
- objet de chevauchement, sans acceptation,
- reniflement de la vulve d'une autre vache,
- chevauchement d'une autre vache,
- chevauchement tête bêche,
- acceptation du chevauchement.

Ces différents signes n'ont pas tous la même valeur en tant qu'indicateur de chaleur, mais ils doivent tous être recherchés au cas où l'acceptation du chevauchement ne serait pas vue.

  • Quand regarder ?

Les animaux manifestent les signes extérieurs de chaleurs (agitations, chevauchement, etc.) en dehors des activités répétitives (traite, alimentation), lorsqu’ils sont au calme. L’idéal pour les observer est donc deux plages quotidiennes :

            - entre 6 et 7 heures du matin, avant la traite
            - entre 19 h et minuit, après la traite

Une troisième observation entre 12 et 13 heures peut être utile. Les chevauchements ayant généralement lieu tous les ¼ d’heure, il est bien de consacrer 20 minutes à l’observation. Prévoir une lumière de veille la nuit pour ne pas allumer tout le bâtiment et perturber les animaux.

La réussite de la reproduction est fonction du temps de présence de l'éleveur.

  •  Des outils pour faciliter cette detection :

Moyens
Principe
Avantage
Inconvénient
Le pot de peinture blanche et le stick marqueur (cire)
Faire un rond de peinture sur la croupe de la vache, une fois sèche, faire un trait au stick. Le trait disparaît en cas de chevauchement
Coût : il n’y a pas plus économique
Ne précise pas le moment d’apparition de la chaleur. Un minimum d’observation quotidienne est donc nécessaire
Détecteur mécanique
karma ou Oestruflash
Capsule collée sur le dos de l’animal qui éclate lors du chevauchement
Coût : entre 2 et 5 euros suivant les produits
Ne précise pas le moment d’apparition de la chaleur. Un minimum d’observation quotidienne est donc nécessaire
Détecteur électronique DEC
Dispositif clignotant sur le dos de l’animal sensible au chevauchement
Plus précis que le colorant
Précise le début des chaleurs.
Permet l’observation d’une trentaine de chaleur
Prix : environ 100 euros l’un
Problème possible de fixation
Podomètre
Bracelet détectant les variations d’activités
Bien en cas de chaleurs discrètes
coût
Caméra de surveillance
 
très précis
Coût
Doit être bien installée
Temps pour regarder l’écran

Quels sont les freins à la manifestation des chaleurs ?

Les conditions de logement (bâtiment, luminosité, sol, espace de vie) sont essentielles.

-  Attention aux sols avec des bétons glissants : les rainurer.
- Attention aux couloirs trop étroits et au manque de place qui limite les mouvements des animaux
- Prévoir une lumière de veille la nuit pour ne pas avoir à allumer tout le bâtiment lors des périodes d'observation et déranger les animaux dans leur comportement.
- Le parage des onglons est un des éléments clés : un animal qui boîte et qui souffre ne va pas se déplacer normalement.
- Veillez aussi au bon déparasitage des animaux et notamment des génisses (strongles et douve).
- La taille du troupeau : son augmentation agit de deux façons opposées : effet négatif : observation plus difficile ; effet positif : plus de vaches sexuellement actives en même temps, ce sont des manifestations plus marquées.

Une fois observées, ces chaleurs doivent être notées sur un planning…

En plus du traditionnel planning circulaire, d’autres systèmes peuvent le compléter

  •  Le calendrier « 3 semaines »

  •  Le planning horizontal (tableau à fiches) 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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