A moins d'un mois de l'élection présidentielle, la Fnsea, le principal syndicat agricole, tient son 61e congrès annuel à Marseille à partir de mardi, alors que l'agriculture française craint le "bilan de santé" de la Politique agricole commune (Pac) que Bruxelles va effectuer en 2008.
La Fnsea, qui a obtenu 54,9% des voix lors des récentes élections aux chambres d'agriculture, "ne veut pas s'endormir sur son succès", affirme son président Jean-Michel Lemétayer. D'autant que le syndicat redoute que le départ du président Jacques Chirac, qui a toujours été un farouche défenseur de l'agriculture française, notamment au moment de la réforme de la Politique agricole commune en 2003, affaiblisse la position française à Bruxelles. M. Lemétayer, qui avait regretté en février "qu'aucun des principaux candidats n'exprime la même conviction" et la "même fibre" pour l'agriculture que l'actuel chef de l'Etat, n'a pas été entièrement rassuré par les propos de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au récent Salon de l'agriculture.
Or les nuages s'accumulent à Bruxelles. En décembre, Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l'Agriculture, a affirmé que les agriculteurs européens allaient devoir s'adapter à la diminution prévue en 2013 des subventions agricoles, dont la France est la principale bénéficiaire et qui atteignent actuellement quelque 43 milliards d'euros par an. "Je pense qu'il va y avoir une augmentation des agriculteurs à mi-temps", avait-elle déclaré au Financial Times. La France a vu rouge, cela signifiant pour la Fnsea une réforme de la Pac dès le "bilan de santé" de 2008. "A la Fnsea, nous ne partageons pas du tout les orientations de la Commission européenne (...) alors que le budget actuel de la Pac est garanti jusqu'à 2013", affirme M. Lemétayer.
Le chef de cabinet de Mme Fischer Boël, Poul-Skytte Christoffersen, n'aura pas la tâche facile jeudi quand il viendra défendre la position de Bruxelles lors de la table-ronde consacrée à la place de l'agriculture en Europe, à laquelle participeront aussi les anciens ministres Michel Barnier (Ump) et Henri Nallet (PS). La ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau ne prononcera pas, comme à l'habitude, le discours de clôture jeudi, compte-tenu de la période de réserve pendant la campagne présidentielle. Mercredi, les congessistes se pencheront sur le moyen de gagner des adhérents (320.000 actuellement) et réduire encore l'influence des autres syndicats (Confédération Paysanne, Coordination Rurale et Modef).
La première journée mardi, à huis-clos, sera en partie consacrée à la situation financière du syndicat alors que la Fnsea est toujours menacée d'une amende de 9 millions d'euros infligée en décembre par la Cour européenne de justice (Cej) pour entente illégale sur les cours du boeuf au moment de la maladie de la "vache folle". Les couloirs du Palais du Pharo devaient être aussi l'occasion d'évoquer la succession de M. Lemétayer, président depuis 2001 et âgé de 55 ans, dont l'actuel mandat de trois ans vient à échéance en 2008. D'autant que M. Lemétayer devrait être élu prochainement président de la Soxepa (Société pour la promotion des exportations agricoles et agroalimentaires françaises), une fonction qu'il peut toutefois cumuler avec celle de la Fnsea.
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