Bruxelles à la peine face à Moscou

Malgré trois mois d'efforts, la Commission européenne semble encore loin d'avoir résolu le problème de l'embargo russe sur la viande polonaise, à en croire les déclarations mardi d'un de ses porte-parole.

Interrogé sur l'avancée des négociations lundi et mardi à Moscou entre experts européens et russes, le porte-parole, Philip Tod, a indiqué que la partie russe avait remis lundi aux Européens une liste de "défauts" relevés lors d'inspections effectuées le mois dernier en Pologne par des inspecteurs sanitaires russes. "Nous allons les examiner point par point", a indiqué M. Tod à quelques journalistes. "Mais notre première réaction est qu'aucun de ces défauts n'est systémique ni ne justifie le maintien d'un embargo" sur la viande polonaise, imposé par Moscou depuis novembre 2005, a indiqué M. Tod.

En raison de cet embargo, Varsovie bloque depuis mi-novembre l'ouverture de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE/Russie, qui doit comporter un volet énergétique que les Européens estiment crucial pour sécuriser leurs importations d'hydrocarbures russes. Autre problème que devaient aborder mardi les deux parties: la menace relancée début mars par Moscou de suspendre les importations des produits d'origine animale venant d'autres pays de l'UE, si les Européens ne lui fournissent pas avant le 31 mars des rapports sur les contrôles de qualité de ces produits.

"Certaines livraisons des produits d'origine animale en provenance de l'Europe à la Russie effectués en 2007 ne correspondent pas aux normes vétérinaires russes", affirment les experts russes, citant des cas de salmonelle et de listeria détectés dans certaines viandes importées d'Allemagne, de France, de Belgique et des Pays-Bas.

Les pays de l'UE doivent fournir de tels rapports à la Commission chaque année, avant le 31 mars. La Commission attend de les avoir reçus pour les transmettre aux Russes, a indiqué M. Tod. Il a souligné que la demande russe n'était "pas déraisonnable" et que l'UE elle-même demandait de tels rapports aux pays tiers dont elle importe des produits animaux. Mais il a ajouté que Moscou n'avait "jamais demandé" de tels rapports par le passé. Interrogé pour savoir si les discussions avec les Russes piétinaient, M. Tod s'est cependant refusé à un tel commentaire. "On ne peut pas encore tirer de conclusions", a-t-il simplement répondu, en estimant qu'on en saurait peut-être plus après ce round de négociations, mardi soir.

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