Ulrich, Urbaine et Venise, Salers de concours

Au jet d'eau, avec une brosse de chiendent et un shampoing spécial bovin, Gilles Lafon lave une dernière fois Ulrich : le taureau Salers de 4 ans et 1.350 kilos va quitter le Cantal pour le Salon international de l'Agriculture qui ouvre samedi à Paris.

Venise et Urbaine, vaches Salers de 900 kilos, âgées de 3 et 4 ans, aux cornes en forme de lyre, lui succèdent, attachées à la rampe en fer forgé de la ferme de Saint-Projet-de-Salers (Cantal). L'éleveur de 34 ans frise leur poil acajou à grands coups d'étrille, comme il le fait une semaine sur deux depuis trois mois.

Les bêtes les mieux conformées et les plus élégantes

Dix-huit vaches et taureaux Salers, issus de 13 élevages, proposés par leurs propriétaires et sélectionnés par une commission du Herdbook Salers, sont partis jeudi matin, à bord de deux semi-remorques, pour rejoindre le hall 1 du Parc des expositions de la Porte de Versailles. "Le Salon, on y monte pour faire connaître notre élevage et vendre ensuite des reproducteurs", explique Gilles Lafon, du Gaec de Conches : "on y emmène les bêtes les mieux conformées et les plus élégantes". Les critères de sélection sont sévères : "quatre bons aplombs, un bassin bien carré, une tête expressive avec des cornes en lyre, un bon développement squelettique et musculaire et un beau poil acajou frisé", énumère l'éleveur, installé dans le berceau de la race. Il a choisi Ulrich, Urbaine et Venise parmi la centaine de têtes de son troupeau, alors qu'ils n'avaient qu'une dizaine de mois. Depuis, il a présenté ses bêtes au comice agricole du canton, au concours national de la race et au Sommet de l'élevage de Cournon (Puy-de-Dôme). "Elles apprennent à rester attachées toute la journée et à défiler, ça fait un bon entraînement pour le Salon".

Gilles Lafon est monté pour la première fois au Salon à 15 ans, avec son père, qui n'en a quasiment manqué aucun depuis trente ans. "Là, c'était mon premier, en 77, avec Mateo" (un taureau), dit fièrement Pierre Lafon, 65 ans, en décrochant une photo noir et blanc des murs de sa cuisine. Il est à la retraite et ne passera que deux jours à Paris, pour voir Ulrich, Urbaine et Venise défiler sur le ring devant les juges du concours général, une cloche en bronze autour du cou. Pour faire briller leur robe, une vaporisation de gasoil et d'huile de table. Le fils partagera une chambre d'hôtel avec d'autres éleveurs du Cantal. Chaque matin, de 06H00 à 07H30, il lavera ses bêtes à grande eau. A 08H00 casse-croûte, à midi casse-croûte, et le soir soupe au fromage, dans une "réserve", à l'abri du regard des visiteurs.

Dans les deux semi-remorques qui ont quitté le Cantal, il y avait deux tonnes de foin pour les taureaux, les vaches et leurs veaux d'un mois, mais aussi 40 kilos de fromage de salers, 20 tourtes de seigle de trois kilos, des poulets fermiers rôtis, du saucisson, des cubitainers de vin rouge, des tables, des bancs et une cuisinière à gaz. "On est en auto-suffisance", rigole Gilles Lafon.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...