C’est ce qu’indiquent les résultats d’une enquête publiée récemment par le bureau de statistiques animales (Scees). L’enquête réalisée fin 2004, montre que la fabrication d’aliment à la ferme concerne en priorité de grosses unités et leur permet de se prémunir contre les variations de prix des aliments. Cartographie.
L’enquête réalisée sur 56 départements a révélé que la fabrication à la ferme concernait un tiers des éleveurs en 2004.
![]() La technique est aussi répandue chez les éleveurs de porcs charcutiers que chez les naisseurs (© Web-agri) |
Dans les grandes porcheries
Selon les résultats de l’enquête, « près de 30 % des éleveurs utilisent leurs récoltes pour élaborer l’alimentation de leur cheptel ». 3 % de producteurs, quand à eux, fabriquent à la ferme avec des matières premières achetées.
La technique est aussi répandue chez les éleveurs de porcs charcutiers que chez les naisseurs. Par contre, « elle est plus rare dans les élevages accueillant des porcelets », notent les enquêteurs : Seuls 20 % d’entre eux la pratiquent.
La fabrication des aliments à la ferme nécessite de lourds investissements, rentabilisables seulement à long terme, elle est de ce fait pratiquée en majorité par les gros élevages. « En 2004, près de 40 % des éleveurs d’au moins 1.000 porcs charcutiers élaborent de l’alimentation à la ferme. On en compte 25 % dans les plus grandes porcheries accueillant des porcelets. »
A contrario, quand il s’agit des truies, la fabrication est plus artisanale, révèle le Scees : « elle est plus fréquente dans les petites exploitations que dans les grandes ».
Plus de fabrication à la ferme en Midi-Pyrénées
Des différences régionales ressortent de l’enquête, en lien avec les types d’exploitation et la surface agricole dont ils disposent. Ainsi, plus de plus de la moitié des éleveurs de porcs charcutiers élaborent leurs aliments en Midi-Pyrénées, 25% en Pays-de-Loire et 20% en Bretagne. Des valeurs à lier directement avec les surfaces exploitables. « En Midi-Pyrénées et dans les Pays de la Loire, les éleveurs de porcs charcutiers cultivent en moyenne 35 hectares de céréales et d’oléoprotéagineux pour 1.000 porcs », précise l’enquête du Scees. « Cette superficie n’est que de 20 hectares en Bretagne. Elle est encore plus faible dans les Côtes d’Armor et le Finistère ». Ce sont les céréales qui sont majoritairement cultivées sur ces surfaces, quelle que soit la région. « Les protéagineux en représentent dans toutes les régions moins de 2 % ».
Selon le Scees les disparités régionales s‘expliquent aussi par le développement de « l’intégration ». « En Bretagne, les petits éleveurs travaillent souvent sous contrat avec des donneurs d’ordre. Ils reçoivent porcelets et aliments, et fournissent main-d’oeuvre et bâtiments. D’où leur impossibilité à produire la nourriture des animaux. »
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