Maïs-fourrage 2006 : « De la qualité ... à optimiser ! »

On a pu le constater, le bilan de la campagne maïs a été hétérogène en 2006 à travers la France et au cœur même des régions. Le grand fautif c’est le climat ! ... Période froide début juin, chaude et sèche au moment de la floraison, puis fraîche en août. Bref, des conditions de démarrage souvent difficiles qui ont pu être malgré tout revalorisées grâce à une arrière saison favorable.

 Laboratoire Germ-Services de Montardon – Déc. 2006
Moyenne
Remarques
M.S - Teneur en Matière sèche
35,4%
… mais parfois plus de 38% !
MAT - Teneur Protéines
7,6%
… la moyenne la plus élevée depuis 5 ans
UFL - Valeur énergétique
0,91
… parmi les meilleures années
UEL - Ingestibilité
1,035
… comme 2004 ou 2005

Le bilan de la campagne maïs a été hétérogène en 2006 à travers la France et au cœur même des régions. Si en moyenne les éléments qualitatifs du maïs-fourrage de la récolte 2006 sont bons, « ces bonnes moyennes cachent une extrême diversité ! », remarque Arvalis-Institut du végétal, avec l’analyse des données du laboratoire Germ-Services de Montardon obtenue après 2 mois d'analyses "Qualité" des ensilages de maïs à travers toute la France.

 L’analyse des données du laboratoire est assez représentative de ce qui se passe en Midi-Pyrénées, en Aquitaine, dans les Pays de la Loire, en Bretagne et dans beaucoup de départements de l’Est. Il faut cependant noter que l’échantillonnage fait que la Normandie et la Picardie sont sous représentées cette année (Les résultats du labo peuvent donc être un peu déformés). 


Lorsque le maïs est le seul fourrage de la ration, "se fier à la teneur en amidon dans la ration" (© Web-agri)
                                                      

 

L’excellente valeur énergétique cache des disparités dans les teneurs en Amidon et en D.M.O

D’une façon générale la teneur moyenne en « Amidon » des ensilages est élevée : 31,2%... alors que la digestibilité du reste de la plante « DMOna » est un peu faible : 58,2 (contre 58,9, ces dernières années). « L’éleveur doit donc faire attention à ces 2 critères » conseille Gildas Cabon, responsable du Service Qualité et Valorisation Animale, Arvalis-Institut du Végétal.

Graphique : Valeur énergétique


Valeur énergétique des maïs analysés en 2006 au Laboratoire Germ-Services (Montardon 64) en fonction de la teneur en amidon et de la disgestibilité de la matière organique hors amidon (DMOna)Cf/ Commentaires page 4 (© Arvalis)

La Particularité de 2006, c’est qu’il y a eu beaucoup de maïs « récoltés à sur-maturité » (en bas à droite sur le graphique). En conséquence, la teneur en Amidon est élevée (de 30 à 40%) mais les tiges et feuilles sont peu digestibles (DMOna voisin de 52)… Cela veut bien dire qu’à la récolte, certaines variétés sont encore vertes alors que la lignification est bien avancée.

En 2006, il y a eu également des maïs récoltés avant maturité (en haut à gauche), peut-être desséchés sur pied. Cette situation, plus rare qu’en 2005 ou 2003, indique que le potentiel de rendement n’est pas atteint… mais la valeur énergétique peut être élevée. Dans ce cas, le manque d’amidon est souvent compensé par la présence de fibres aussi digestibles qu’un très bon foin.

Par contre, contrairement à 2003, on trouve en 2006 très peu d’échantillons cumulant les 2 handicaps (peu d’amidon et faible digestibilité des tiges et feuilles) : la valorisation par les bovins ne devrait donc pas poser de problèmes majeurs.

A partir du graphique

Quand une ration est calculée pour la valeur moyenne du maïs (0,91 UFL, 30% d’amidon), il n’est pas nécessaire de changer de ration si le résultat d’analyse est situé dans le petit cercle; il suffit d’observer les animaux et de corriger l’apport de concentré énergétique en plus ou en moins.

Lorsque l’analyse est située entre les deux cercles, il vaut mieux refaire le calcul de ration : on diminue l’apport de concentré énergétique quand la valeur énergétique du maïs augmente et inversement; on choisit un concentré énergétique fibreux en proportion d’autant plus importante que la teneur en amidon du maïs est élevée.

« Lorsque l’analyse est située en dehors du grand cercle, il est nécessaire de revoir complètement la ration, avec un spécialiste… la règle de base étant de respecter les teneurs maxima en amidon… » affirme Gildas Cabon, Arvalis- Institut du Végétal.

Particularités régionales

En Bretagne, la proportion d’échantillons « extérieurs au cercle extérieur » est plus faible qu’ailleurs (31% au lieu de 39%), mais plus élevée qu’en année favorable (22% en 2002). Ces échantillons éloignés sont surtout des maïs récoltés à surmaturité (2/3 des cas), comme dans l’ensemble des données.

En Pays de la Loire, les échantillons éloignés représentent 35% des cas et concernent, pour les 3/4, des stades de récolte précoces, avec peu d’amidon.

En Poitou-Charentes, les échantillons éloignés représentent 34 % du total et sont également répartis entre stades précoces et tardifs.

Dans le Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées), 39% des échantillons sont éloignés de la valeur moyenne, ils sont bien répartis entre les cas « en haut à gauche » (42%) et « en bas à droite » (51%)

Prendre soin d’adapter les rations à la qualité du maïs

Lorsque le maïs est le seul fourrage de la ration, Arvalis - Institut du Végétal conseille de se fier à la teneur en amidon dans la ration (ou d’amidon + sucres, si les concentrés en contiennent) et présente quelques repères que l’on ne devrait pas dépasser :

 
 
Chiffres repères de teneur
en amidon dans la ration
 
 
Vaches Laitières
En 1ère moitié de lactation
Inférieur à 28%
En 2ème moitié de lactation
Jusqu’à 31- 32%
Jeunes bovins à l’engraissement
Race laitière
Environ 35 à 36 %
Race à viande
De 38 à 40%

Maïs fourrage associé à du foin, de l’ensilage d’herbe ou des céréales immatures

Le maïs fourrage peut être bien valorisé, quelle que soit sa composition. Les fortes teneurs en amidon sont alors un atout, pour activer le fonctionnement microbien du rumen, à condition qu’à la récolte, on ait pris soin d’éclater les grains présentant une partie vitreuse, tout en laissant des particules fibreuses de longueur suffisante.

Pour les vaches laitières, l’apport d’un fourrage moins digestible que le maïs n’est pas un handicap, tant que l’on reste dans la fourchette de « 22 à 28 % d’amidon » dans la ration.

Si l’on descend en dessous de ce chiffre de 22%, il faut distribuer des fourrages dont les fibres sont très digestibles, sinon les vaches risquent de maigrir.

Pour préparer dès à présent l'alimentation de votre troupeau pour l'hiver 2007/2008, consulter le dossier spécial variétés de maïs fourrage: Des clés pour choisir vos variétés, en cliquant ici.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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