La Russie, qui avait menacé de décréter un embargo sur la viande européenne au 1er janvier 2007 avec l'entrée de la Bulgarie et la Roumanie dans l'UE, a annoncé qu'elle allait poursuivre normalement ses importations, une annonce accueillie avec prudence à Bruxelles.
Le ministre russe de l'Agriculture Alexeï Gordeev a fait cette annonce à l'issue d'une rencontre à Moscou avec le commissaire européen à la Protection des consommateurs Markos Kyprianou, en soulignant que les inquiétudes russes liées à la qualité de la viande bulgare et roumaine étaient levées. "Nous nous sommes mis d'accord pour signer un mémorandum" entre l'UE et la Russie, a dit le ministre lors d'une conférence de presse commune avec M. Kyprianou sans plus de détails sur cet accord de principe. "A partir du 1er janvier, les livraisons de produits de l'UE - je souligne celles qui sont autorisées et par toutes les entreprises qui sont enregistrées - continueront selon le régime normal", a-t-il ajouté.
La Russie avait menacé début novembre d'imposer au 1er janvier un embargo sur tous les produits européens d'origine animale en raison de l'entrée dans l'UE à cette date de la Roumanie et de la Bulgarie, deux pays touchés par la fièvre porcine. Cette menace inquiétait les gros exportateurs européens de viande vers la Russie. Depuis, les experts de la Commission tentaient en vain de convaincre Moscou que toutes les mesures avaient été prises pour bloquer les exportations roumaines et bulgares à risque.
La Russie, estimant que la Commission n'avait pas présenté les garanties nécessaires, avait même annoncé le 11 décembre qu'elle voulait négocier des accords individuels avec chacun des pays de l'UE sur la viande. "Nous reconnaissons que la viande interdite venant de Roumanie et de Bulgarie ne pourra pas entrer dans la Fédération de Russie à travers un Etat tiers de l'Union européenne", a concédé M. Gordeev. A Bruxelles, la Commission européenne a souligné toutefois dans un communiqué que "l'accord verbal (conclu à Moscou) devait encore être validé par des experts avant la signature d'une déclaration d'intention le 18 janvier à Berlin".
Le commissaire Kyprianou "a souligné l'importance de respecter cette échéance et de signer même si possible la déclaration d'intention plus tôt", selon le communiqué. Le ministre finlandais de l'Agriculture Juha Korkeaoja, dont le pays préside l'UE jusqu'au 1er janvier, s'est lui aussi montré prudent mardi soir. "Il semblerait que nous pourrons éviter une interdiction totale de nos exportations vers la Russie", a-t-il déclaré. Les experts de l'UE et de la Russie vont "commencer à travailler dès mercredi" à Moscou sur ce texte, a précisé M. Gordeev en assurant qu'il ne reste "plus que des questions techniques".
MM. Gordeev et Kyprianou n'ont pas abordé en revanche l'embargo russe sur la viande polonaise. "Nous aurons l'occasion d'en parler à l'avenir", a déclaré le commissaire européen lors de la conférence de presse. La Pologne bloque depuis la mi-novembre le lancement de négociations sur un vaste accord de coopération économique entre l'UE et la Russie à cause de cet embargo, ce qui a plombé le sommet UE-Russie du 24 novembre à Helsinki.
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