La station porcine de Guernevez se penche sur le lisier frais

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La station expérimentale porcine de Guernevez (29) a organisé dernièrement sa journée annuelle « Quoi de neuf en production porcine ? ». L’occasion notamment de présenter quelques résultats d’études sur le programme lisier frais.

Guernevez

La station expérimentale des chambres d’agriculture de Bretagne dispose de 165 truies présentes (150 truies productives) réparties en trois cheptels de 50 truies (7 bandes de 7 truies) conduites respectivement sur caillebotis, sur paille et en petits groupes. Les travaux réalisés à la station de Guernevez concernent l’environnement, les bâtiments et équipements, le bien-être, l’organisation du travail et l’énergie.

 Depuis quelques années, la station s’intéresse particulière à la gestion du lisier frais pour réduire les émissions d’ammoniac en sortie de bâtiment. Une problématique étudiée par différents procédés.

En expérimentation depuis quelques mois, le procédé de gestion globale du lisier par bio-réacteur à membrane donne des premiers résultats d’abattement encourageants. Le principe consiste à activer une chasse d’eau pour évacuer le lisier sous les porcs. Par centrifugation, la phase liquide du lisier est séparée de la phase solide (qui sera compostée). La phase liquide est acheminée vers un réacteur biologique (aérobie et anaérobie successivement). Enfin, le passage par une membrane permet de retenir des bactéries. Le liquide « assainit » peut ainsi être de nouveau utilisé en chasse d’eau dans n’importe quelle salle de l’élevage : il n’y a plus de transport bactérien. Le premier bilan de 3 mois de fonctionnement est encourageant. Le procédé global permettrait ainsi de réduire par 2 à 2,5 les odeurs. Les mesures sur les trois derniers mois indiquent un abattement de l’azote de l’ordre de 73% et de 79% pour le phosphore.


Schéma du procédé de gestion globale du lisier par bioréacteur à membrane (© DR)

 

 

 

En savoir plus, lire à ce sujet l’article paru en juin : «Traitement des effluents d'élevage - Veolia teste une porcherie sans nuisance à Guernévez», en cliquant Ici

 

 

 

 

Lombrifiltration puis lagunage à macrophytes


Différentes plantes aquatiques sont testées. Les plantes commercialisables et filtrantes sont recherchées. (© Web-agri)
La station étudie aussi le traitement du liquide de chasse d’eau (après séparation de la phase solide par tamisage) par lombrifiltration suivie d’un lagunage à macrophytes.
Actuellement un test est réalisé pour associer au lombrifiltre une succession de lagunes implantées. « L’idée est de produire (de la matière) et pas seulement d’épurer », commente Brigitte Landrain, de la chambre d’agriculture du Finistère : « produire une valeur ajoutée au lisier ». Pour cela il faut trouver les plantes adéquates : la Jacinthe d’eau peut par exemple être valorisée en méthanisation, …
A la sortie du système près de 95% du phosphore est épuré et l’eau qui sort ne contient plus que 1 à 2 mg de nitrate.  Elle est de nouveau utilisée pour la chasse d’eau.

Racleur séparateur de phase


Le racleur dispose d'un patin caoutchouc réglable en fonction de son usure pour toujours épouser le fond de fosse en V. Le couloir de raclage fait 2 m de largeur (2 en parallèles sous la salle avec fonctionnement en quinconce) et dispose au milieu d'une fente centrale (5mm) pour collecter la partie liquide. (© Web-agri)
Toujours dans le programme « lisier frais », un bâtiment expérimental sur caillebotis intégral vient de voir le jour. Un racleur séparateur de phases sous les caillebotis a été intégré. On vise une meilleure qualité de l’air dans le bâtiment par la séparation urine-fécès réalisée sous les caillebotis qui inhibe la production d’ammoniac. L’expérimentation débute à peine (entrée des porcs le 20 novembre) et il faut attendre au moins deux bandes pour apprécier les premiers résultats. On espère ici récupérer 70% de l’azote dans la partie solide et 80-90% du phosphore. Tout est mesuré : solide, liquide et des mesures de gaz sont réalisées en continu dans le bâtiment pour évaluer l’efficacité du système.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,23 €/kg net +0,09
Vaches, charolaises, R= France 7,06 €/kg net +0,07
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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