La Russie fait planer la menace d'un embargo sur l'ensemble des exportations communautaires de produits d'origine animale, en raison de l'adhésion au 1er janvier 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie, a indiqué mercredi un porte-parole de la Commission européenne.
"Les autorités russes ont informé la Commission le 3 novembre de leur intention d'interdire toutes les exportations de produits d'origine animale de l'UE à partir du 1er janvier 2007, citant des inquiétudes liées à l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie", a indiqué le porte-parole, Philip Tod. "Les responsables de la Commission ont expliqué que nous ne considérerions pas une telle mesure comme justifiée car l'UE a pris toutes les mesures nécessaires à la protection de la santé animale et de la sécurité alimentaire concernant l'adhésion" de ces deux pays, a ajouté M. Tod.
Bruxelles a notamment mis en place un embargo de l'UE sur les produits porcins de ces pays jusqu'au 1er octobre 2007 pour qu'il n'y ait "aucun risque pour le marché unique européen et aucun risque pour les pays tiers", a-t-il expliqué. "Nous espérons très fort que les autorités russes vont accepter nos garanties", a ajouté M. Tod, en soulignant que toutes les mesures prises par l'UE avaient été énumérées par courrier à Moscou et que la Commission avait proposé d'envoyer ses experts expliquer tout cela en personne si nécessaire. Les exportations de produits animaux européens vers la Russie représentent quelque 1,7 milliard d'euros par an, a ajouté M. Tod. La Commission a fait état de cette menace alors qu'elle tente d'intervenir auprès des autorités russes pour qu'elles lèvent l'embargo imposé depuis un an sur la viande et les légumes polonais, dont Varsovie estime qu'il est "purement politique".
L'embargo sur les produits polonais est à l'origine du veto de Varsovie au lancement de négociations sur un vaste accord de coopération UE-Russie, auquel les dirigeants de l'UE voudraient donner le coup d'envoi vendredi à Helsinki lors d'un sommet avec Vladimir Poutine. Interrogé la semaine dernière sur un possible embargo applicable à toutes les exportations de viandes européennes, l'ambassadeur de Russie auprès de l'UE Vladimir Tchijov ne l'avait pas complètement écarté. Il avait confirmé que la Russie avait des inquiétudes sur les exportations roumaines et bulgares en raison de la fièvre porcine, et souligné que la Russie "suivait de très près la situation".
"Si les procédures adéquates pour isoler les exportations porcines de Bulgarie sont mises en place, alors il n'y aura pas besoin de réduire les exportations en provenance du reste de l'UE", avait-il simplement indiqué. M. Tod a cependant dédramatisé mercredi la menace "hypothétique" russe, soulignant que l'UE avait déjà eu des problèmes similaires avec Moscou lors de l'élargissement à 25 - dont huit pays d'Europe orientale dont la Pologne -- en 2004. Les Russes avaient déjà alors interdit les importations de produits animaux européens, mais avaient levé leur embargo cinq jours plus tard.
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