Le compost peut-être obtenu par une aération du fumier qui permet d'accélérer l'évolution de la matière organique. Le procédé confère au produit final des caractéristiques particulières. Dans ce dossier consacré au compost, le Btpl(bureau technique de promotion laitière) présente les intérêts, le principe, la valeur, le chantier et le coût de fabrication du compost.
Par rapport à un fumier frais, le fumier composté apporte au sol un amendement organique homogène, sain et désodorisé.
Intérêt agronomique
![]() Le compost a de nombreux intérêts (© Btpl) |
Plus concentré en éléments minéraux, il couvre les besoins en phosphore et potasse d’une prairie.
L’azote du compost est en revanche libéré très progressivement : 5 à 10% est disponible la première année, ce qui nécessite un complément en ammonitrate les trois à quatre premières années d’apport. Sur le long terme en revanche, l’apport régulier de compost peut remplacer en grande partie la fumure minérale en permettant une pousse d’herbe plus régulière en particulier en été et en automne.
La diminution rapide d’environ de 40 % de la masse et du volume du fumier pendant la phase de compostage, permet de baisser également le temps d’épandage.
Un compost bien émietté permet lors de l’épandage une qualité de répartition au champ bien meilleure qu’avec du fumier.
Intérêt environnemental
Le compost permet d’augmenter la surface d’épandage. En installation classée, la distance réglementaire d’épandage sur prairie par rapport aux tiers est de 10 m, contre 50 m pour les fumiers compacts, et 100 m pour des fumiers mous. Le produit est de plus inodore, ce qui limite les nuisances possibles.
Intérêt sanitaire
Les déjections animales contiennent de nombreux germes pathogènes. La forte élévation de température lors des fermentations permet de les réduire.
Température entre 40-50°C pendant 6 semaines : destruction des vers et parasites
Température supérieure à 50°C : destruction de virus et bactéries
L’élévation de température permet également de détruire les graines de mauvaises herbes présentes dans le compost.
Le principe du compost
Le compostage est issu d’un phénomène naturel. L’aération du fumier, en assurant un développement rapide de la flore aérobie, permet d’accélérer l’évolution de la matière organique. Celle-ci est transformée en fraction humifiée avec une perte de masse importante de l’ordre de 40 à 50 %. Le produit final a un rapport C/N beaucoup plus faible que le fumier.
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Quel type de fumier composter ?
La qualité du fumier est primordiale.
Il doit être suffisamment pailleux pour assurer une bonne aération du tas pendant le compostage. Le fumier d’étable entravée ou de raclage n’est pas suffisamment pailleux pour être composté seul.
Il ne doit être ni trop humide ni trop sec : il faudra donc dans certains cas l’arroser ( avec des eaux blanches ou du purin) ou au contraire le bâcher en cas de pluviométrie très importante
1. Le fumier de litière accumulée (7 à 8 kg paille) dès le curage
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2. Le fumier de mélange (litière accumulée et fumier mou) ou le fumier de logettes (4 kg de paille / VL / jour) ayant séjourné deux mois sur une plate-forme d’égouttage.
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Le chantier de compost
![]() Deux retournements-aérations du fumier, espacés de 10-15 jours, suffisent (© Btpl) |
Le compostage peut être réalisé au champ, à condition de ne pas revenir sur le même emplacement dans les trois ans.
Il peut être fait sur plate forme bétonnée mais avec la contrainte de récupérer les jus.
La température doit être controlée et notée dans un cahier pour contrôler les deux paramètres suivants :
- Température supérieure à 50°C pendant six semaines
- Second retournement du tas dès que la température redescend sous les 50°c.
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Choisir la période de fabrication
Le compost doit être fabriqué en fonction des périodes d’épandage, soit environ deux mois avant l’épandage prévu. En dehors de ces périodes, on peut observer des problèmes de conservation.
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La valeur du compost
Les pertes en éléments fertilisants sont limitées à la phase de compostage et sont essentiellement sous forme gazeuse.
Composition d’un fumier et d’un compost
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Matière séche %
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N
Kg/T
|
P2O5
Kg/T
|
K20
Kg/T
|
|
1 T fumier frais
|
25
|
5
|
2, 3
|
10
|
|
1 T fumier composté
|
28
|
6 à 8
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5 à 6
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11
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Eléments apportés la première année après épandage (KG/ha)
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|
N
|
P2O5
|
K20
|
|
20 T/ ha de fumier frais
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22
|
50
|
190
|
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15 T/ ha de compost
|
5
|
75
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200
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Le coût du compost - Bilan réalisé par la FD Cuma Ouest sur trois années.
Chantier traditionnel
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Temps passé par hectare
|
Coût par hectare
|
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- Vidange stabulation
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60 € sans chauffeur
|
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- chargement 2 h 20 / ha pour 40 T
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A
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-Transport
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90 € avec chauffeur
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Temps passé par hectare
|
Coût par hectare
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- Vidange stabulation
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58 € sans chauffeur
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- transport vers le compostage
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A
|
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- 2 passages de composteur 2 h 05 / ha pour 20 T
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80 € avec chauffeur
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- chargement
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|
|
- transport
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