Mildred Haley, du service économie du ministère de l’agriculture des Usa, présente ici les prévisions vue des Usa d’évolution de la production, de la consommation des échanges pour les principaux pays du continent américain.
Le contexte
|
![]() (© ERS) |
« Nous nous attendons à ce que le Mexique continue à être importateur net de viande sur la période 2006-2015 », expose Mildred Haley. Selon la spécialiste, sa dépendance à l’importation des céréales ne lui permet pas de soutenir une forte production porcine. De plus, les estimations de Ers (Economic research service) montrent une consommation de viande de porc qui devrait continuer à croître sur la période concernée. « La croissance économique du pays est forte, la classe moyenne augmente, avec une demande de protéine animale de plus en plus forte. 31% de la consommation du Mexique est importée cette année; elle devrait être de 40% en 2015 », estime Mildred Haley. « Aujourd’hui, les Usa et le Canada sont les fournisseurs du Mexique, ce qui sera encore le cas en 2015 », juge la spécialiste.
Le Brésil : conquérant ?
![]() (© ERS) |
« Le Brésil a une part de 14% des exportations mondiales. En 2015, il devrait passer à 17%. Ce n’est pas insignifiant. Le Brésil est important sur les marchés mondiaux et le deviendra un peu plus, mais quand on regarde la part des autres pays exportateurs (Canada, Usa et UE), ce n’est pas encore une hyper-puissance », commente Mildred Haley.
Canada : Le taux de change le dessert !
Entre 1990 et 2005, le Canada a augmenté sa production de porcs de 69%. « L’an passé, il a exporté 57% de sa production et est devenu le 3ème pays exportateur aidé en cela par les réformes politiques des années 90 et un taux de change favorable », présente Mildred Haley.
Mais la donne a changé, en même temps que le taux de change. « Entre janvier 2002 et aujourd’hui, la valeur du dollar canadien a augmenté de 44% par rapport au dollar américain », explique Mildred Haley. « Pour un pays qui exporte plus de 55% de sa production, cette situation pourrait avoir des conséquences sérieuses !... parce qu’il est en concurrence avec les Usa dont le dollar est très bas aujourd’hui… », et, affirme Mildred Haley « parce que le dollar des Usa restera très bas dans la période prévisionnelle (jusqu’en 2015) ». Par contre reconnaît la spécialiste, « nous savons que le Canada a une meilleure productivité que les Usa et une réputation de haute qualité, qui est gagnée et bien méritée. »
Etats-Unis : Le prix du maïs mettrait en péril la production ?
Pour la période 2006-2015, « la production porcine devrait augmenter de moins de 1% par an », estime Mildred Haley. La faute au prix du maïs explique la spécialiste. Sur la même période, les exportations sont prévues en hausse de 2,4 % par an, « grâce à la valeur basse du dollar américain », précise Mildred Haley.
L’un des principaux atouts des Etats-Unis pour le secteur porcin se situe dans l’industrie de l’abattage : grande et avec un fonctionnement en 3x8h contre 2x8h pour l’abattage canadien.
Jusqu’en 2005, l’autre atout des Usa tenait dans sa place de principal producteur de maïs. « Le prix du maïs était de 60,84 €/tonne en 2005 », rappelle Mildred Haley, « nous croyons que le prix cette année va être de 66€/tonne, et pour 2008 et 2009, le Chicago Board of Trade prévoit que le prix va augmenter de plus de 40% par rapport à 2006 ». En cause, l’augmentation du prix du pétrole. « Le gouvernement des Etats-Unis a décidé de réduire la dépendance américaine sur le pétrole en donnant des subventions pour la fabrication d’alcool de maïs. Avec ce programme, les usines d’éthanol pourraient acheter le maïs jusqu’à 215-277 €/t, sans pertes ». Les conséquences liées à l’augmentation du prix de tous les aliments pour animaux pourraient être désastreuses pour tous les producteurs de porc, mais aussi de volailles, bœufs, produits laitiers…
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine