Des travaux financés par l’Ademe ont été réalisés afin d’évaluer les consommations d’énergie dans les bâtiments laitiers et d’identifier les pistes de réduction voire de substitution par des énergies renouvelables. Réalisées en Bretagne et Pays de Loire par les chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage, les observations montrent en premier lieu de fortes variabilités et mettent en évidence les principaux leviers d’action pour diminuer ces consommations. Présentation.
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Deux types d’énergie sont principalement consommées en bâtiment vaches laitières, explique Jean-Baptiste Dollé de l’Institut de l’élevage : le fioul et l’électricité pour une consommation globale équivalente en moyenne à 1360 kWh/VL/an (Equivalence 1 litre de fioul = 9,85 kWh). La consommation de fioul correspondant en moyenne à 890kWh/VL/an est liée au fonctionnement des engins agricoles nécessaires à la distribution des aliments, au paillage, au raclage, curage…
La part de l’électricité (470 kWh/VL/an) est utilisée par les équipements des bâtiments : Tank à lait, Chauffe-eau, Pompe à vide, nettoyage de l’installation de traite, raclage, pompage des déjections…
80 à 90 litres de fioul par vache laitière et par an
En ce qui concerne le fioul, « la consommation moyenne oscille entre 80 et 90 litres de fioul par vache laitière et par an », présente Jean-Baptiste Dollé, « ce qui représente 65-70% du fioul consommé en exploitation ».
![]() 48% du fioul en bâtiment de vaches laitières est utilisé pour la distribution (© Web-agri) |
![]() Le tank représente à lui seul 50% de la consommation électrique totale (© Web-agri) |
De 7 à 20 €/ 1.000 litres de lait produit
Les enquêtes réalisées dans 9 exploitations ont montré de fortes variabilités de consommations entre élevages pour un coût énergétique (électricité + fioul) variant « de 43 à 154 €/ VL, ce qui représente de 7 à 20 €/ 1.000 litres de lait produit », rapporte Jean-Baptiste Dollé. Des marges de progrès existent donc et pour Jean-Baptiste Dollé, il existe des leviers d’action susceptibles de faire diminuer ces charges.
Pour diminuer la consommation de fioul, le spécialiste de l’Institut de l’élevage propose de :
-limiter les surconsommations liées à des mauvais réglages des moteurs de tracteurs. En ce sens, le passage au banc d’essai peut s’avérer utile.
- assurer une bonne adéquation entre l’équipement et la puissance de traction, pour éviter notamment « d’utiliser un 100CV pour racler, voire un JCB »
- réduire le temps de présence en bâtiment en augmentant le pâturage et réduire ainsi la consommation liée à la part alimentation/raclage/paillage.
-assurer la cohérence des circuits sur le site d’exploitation, en évitant par exemple le stockage de paille lointain.
-préférer les raclages mécaniques moins consommateurs d’énergie que les racleurs derrière le tracteur.
De nombreux leviers d'action pour diminuer la consommation
Côté consommation électrique, des améliorations sont possibles aussi. Pami elles:
-éviter les surconsommations d’eau chaude : Réduire la consommation d’eau permet de diminuer aussi le fonctionnement de la pompe à vide.
- assurer une bonne conception de la laiterie (isolation contre la chaleur pour éviter l’effet serre autour du tank,..)
- installer un prérefroidisseur. A plaques, il permet une diminution de la consommation d’énergie de 35 à 40%. Pour un coût de l’ordre de 2.000 à 2.500 €, le retour sur investissement est compris entre 6 et 8 ans.
- installer un récupérateur de chaleur permet de réutiliser 60 à 70% de la consommation du tank.
Et si des pistes de substitution par des énergies renouvelables existent (chaudière à biomasse, solaire thermique, géothermie, méthanisation, éolien, solaire photovoltaïque), le mot d’ordre du spécialiste de l’institut de l’élevage reste « avant de substituer, d’abord réduire la consommation »… L’énergie la moins chère reste celle qui n’est pas consommée !
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