Le coût énergétique varie de 7 à 20 €/ 1.000 litres de lait produit !

Des travaux financés par l’Ademe ont été réalisés afin d’évaluer les consommations d’énergie dans les bâtiments laitiers et d’identifier les pistes de réduction voire de substitution par des énergies renouvelables. Réalisées en Bretagne et Pays de Loire par les chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage, les observations montrent en premier lieu de fortes variabilités et mettent en évidence les principaux leviers d’action pour diminuer ces consommations. Présentation.


Jean-Baptiste Dollé de l’Institut de l’élevage annonce une consommation d'énergie de 1360 kWh par vache laitière et par an (fioul et électricité)  (© Web-agri)

54 enquêtes postales et 9 enquêtes en exploitation, réalisées au premier semestre 2006 en Bretagne et Pays de Loire, ont servi de support d’observation à ces travaux.
Deux types d’énergie sont principalement consommées en bâtiment vaches laitières, explique Jean-Baptiste Dollé de l’Institut de l’élevage : le fioul et l’électricité pour une consommation globale équivalente en moyenne à 1360 kWh/VL/an (Equivalence 1 litre de fioul = 9,85 kWh). La consommation de fioul correspondant en moyenne à 890kWh/VL/an est liée au fonctionnement des engins agricoles nécessaires à la distribution des aliments, au paillage, au raclage, curage…
La part de l’électricité (470 kWh/VL/an) est utilisée  par les équipements des bâtiments : Tank à lait, Chauffe-eau, Pompe à vide, nettoyage de l’installation de traite, raclage, pompage des déjections…

80 à 90 litres de fioul par vache laitière et par an

En ce qui concerne le fioul, « la consommation moyenne oscille entre 80 et 90 litres de fioul par vache laitière et par an », présente Jean-Baptiste Dollé, « ce qui représente 65-70% du fioul consommé en exploitation ».


48% du fioul en bâtiment de vaches laitières est utilisé pour la distribution (© Web-agri)
En moyenne, 48% est utilisé pour la distribution, 22% pour le paillage, 19% pour le raclage et les 11% restants se répartissent pour diverses fonctions (mixage, curage,..). « Ces consommations sont différentes d’un système à l’autre », commente Jean-Baptiste Dollé qui constate que les systèmes lisiers sont plus économes sur le segment bâtiment (Moins de 60 litres de fioul/ VL). En effet dans un système logettes lisier - caillebotis, après le poste alimentation, le fioul est utilisé uniquement pour le transfert et l’homogénéisation des effluents. Dans un système logettes raclées – fumier, une consommation supplémentaire de fioul sera nécessaire pour le paillage et le raclage, tandis que dans un système aire paillée – couloir raclé, s’ajoute encore à ces consommations celle liée au curage. Dans ces deux derniers systèmes, la consommation est de l’ordre de 80-90 litres de fioul/VL : la partie raclage étant la plus consommatrice de fioul.


Le tank représente à lui seul 50% de la consommation électrique totale (© Web-agri)
Côté électricité, le tank représente à lui seul 50% de la consommation électrique totale (470 kWh/VL/an), le chauffe eau 21%, la pompe à vide 19%, et le solde (10%) est utilisé par diverses activités dont le nettoyage.

De 7 à 20 €/ 1.000 litres de lait produit

Les enquêtes réalisées dans 9 exploitations ont montré de fortes variabilités de consommations entre élevages pour un coût énergétique (électricité + fioul) variant « de 43 à 154 €/ VL, ce qui représente de 7 à 20 €/ 1.000 litres de lait produit », rapporte Jean-Baptiste Dollé. Des marges de progrès existent donc et pour Jean-Baptiste Dollé, il existe des leviers d’action susceptibles de faire diminuer ces charges.
Pour diminuer la consommation de fioul, le spécialiste de l’Institut de l’élevage propose de :
-limiter les surconsommations liées à des mauvais réglages des moteurs de tracteurs. En ce sens, le passage au banc d’essai peut s’avérer utile.
- assurer une bonne adéquation entre l’équipement et la puissance de traction, pour éviter notamment « d’utiliser un 100CV pour racler, voire un JCB »
- réduire le temps de présence en bâtiment en augmentant le pâturage et réduire ainsi la consommation liée à la part alimentation/raclage/paillage.
-assurer la cohérence des circuits sur le site d’exploitation, en évitant par exemple le stockage de paille lointain.
-préférer les raclages mécaniques moins consommateurs d’énergie que les racleurs derrière le tracteur.

De nombreux leviers d'action pour diminuer la consommation

Côté consommation électrique, des améliorations sont possibles aussi. Pami elles:
-éviter les surconsommations d’eau chaude : Réduire la consommation d’eau permet de diminuer aussi le fonctionnement de la pompe à vide.
- assurer une bonne conception de la laiterie (isolation contre la chaleur pour éviter l’effet serre autour du tank,..)
- installer un prérefroidisseur. A plaques, il permet une diminution de la consommation d’énergie de 35 à 40%. Pour un coût de l’ordre de 2.000 à 2.500 €, le retour sur investissement est compris entre 6 et 8 ans.
- installer un récupérateur de chaleur permet de réutiliser 60 à 70% de la consommation du tank.

Et si des pistes de substitution par des énergies renouvelables existent (chaudière à biomasse, solaire thermique, géothermie, méthanisation, éolien, solaire photovoltaïque), le mot d’ordre du spécialiste de l’institut de l’élevage reste  « avant de substituer, d’abord réduire la consommation »… L’énergie la moins chère reste celle qui n’est pas consommée !

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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