Le Mouvement pour une organisation mondiale de l'Agriculture (Moma), proche des syndicats majoritaires agricoles français, propose de concilier libéralisme et développement, face à une agriculture en panne de stratégie, pour tenter de débloquer les négociations à l'OMC.
"Il nous faut concilier libéralisme et développement, ce qui n'est pas le cas actuellement à l'OMC", déclare à l'AFP son président Pierre Pagesse. Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a répété mardi que les efforts pour reprendre les négociations sur la libéralisation du commerce mondial butaient sur l'intransigeance des parties sur l'agriculture. "Si les négociateurs surmontaient ce blocage, le reste des négociations sur l'industrie et les services se déroulerait relativement facilement", a déclaré M. Lamy.
Pour M. Pagesse, par ailleurs président du groupe coopératif Limagrain, dont une des filiales Vilmorin est le quatrième semencier mondial, "l'agriculture n'est pas un produit manufacturé et ne devrait donc pas figurer, dans les conditions actuelles, dans les négociations à l'OMC". Il plaide pour que la dizaine de pays ou d'entités qui représentent 90% du commerce agricole mondial --Union européenne, Etats-Unis, Russie, Chine, Australie, Brésil, Inde, Canada, Argentine et Ukraine-- se réunissent au sein d'un "G10 agricole" pour définir les "principes de régulation et de gouvernance agricole mondiale".
Cette instance pourrait définir "des prix d'équilibre par produit avec une adaptation par grande région économiquement homogène", explique-t-il. Ces prix pour les principaux produits (blé, maïs, riz, viande, lait, huiles, protéines) seraient fixés "de telle manière qu'ils assurent une rémunération équitable des agriculteurs en fonction de paramètres liés au degré de développement des pays". "Chaque pays ou grande zone aurait la possibilité de faire jouer une clause de sauvegarde automatique si les prix d'importation d'un produit étaient inférieurs au prix d'équilibre défini", précise M. Pagesse.
Pour assurer un consensus international sur ces prix, le Moma suggère qu'ils soient "calculés périodiquement par un organisme international reconnu". Celui-ci pourrait être une agence d'évaluation et de notation à créer sur le modèle "des agences de notations financières, sociales, environnementales ou éthiques" existantes. Le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau ouvrira ce colloque auquel participeront deux ministres sénégalais Mamadou Dip (Commerce) et Farba Senghor (Agriculture).
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