« Il y a encore un an, on ne croyait pas beaucoup au robot de traite », se rappelle Jean-Philippe Blourde du Gaec des 4 vents. En phase d’installation en Gaec avec son père et son oncle, la question s’est posée du choix du système de traite pour un quota pouvant évoluer dans les prochaines années. Témoignage.
Gaec des 4 vents (en création)
Lait et céréales Quota: 700.000 l Sau: 260 ha |
Faire le bon investissement dès le départ
« Il y a un an, on ne croyait pas beaucoup au robot de traite », se rappelle Jean-Philippe, « Et puis nous sommes allés à une réunion technique sur la traite animée par Pierre Billon de la station Derval. Il voyait l’avenir dans le robot. Nous nous sommes alors penchés un peu plus sur cette idée. »
Dans une salle de traite rotative, les vaches montent sur une plate-forme mobile et c’est la rotation de la plate-forme qui déplace l’animal vers le poste de traite où se trouve l’éleveur. |
« Nous avions déjà éliminé la salle de traite traditionnelle car nous espérons un million de litres d’ici deux ans et nous ne voulons passer qu’environ une heure à la traite matin et soir. L’objectif c’est de faire le bon investissement dès le départ. Il restait donc comme choix possible le roto (salle de traite rotative) ou le robot de traite. »
« Nous avons finalement opté pour le robot de traite : Pour la gestion du temps de travail et de la main d’œuvre quand mon oncle partira en retraite dans quelques années. Pour se libérer plus tôt le soir en hiver et être un peu plus libre le week-end, au moins le dimanche. Le coût aussi : nous nous sommes rendu compte qu’avec un robot, il faut moins de surface de bâtiment qu’avec un roto. On gagne aussi sur la surface du parc d’attente C’est moins de béton, car ça monte vite (en prix).
Avec le robot de traite, la traite est gérée, en dégageant l'éleveur de la contrainte des deux traites quotidiennes. |
Avec le roto, le travail est répétitif et intense. Avec le robot aussi il y a du temps à passer mais avec une autre organisation. Il y a plus d’observations.
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Avec le robot de traite, au niveau génétique, nous pourrons peut-être augmenter la longévité des vaches en sollicitant moins la mamelle et avec les logiciels du robot, on peut suivre les heures de traite, la qualité et comme il y a une mallette pour récupérer automatiquement des échantillons pour le contrôle laitier, on va gagner sur les coûts du contrôle.
En période de pointe pour les travaux des champs et de récolte, il y aura plus de souplesse au niveau des horaires. »
Titan – Quelques heures pour ajouter un box de traite
« Nous avons vu deux robots, le A3 de Lely et le Titan de Rms. Le A3 a un box de traite, il coûte 145.000 euros et peut traire environ 80 vaches, dans notre cas, nous sommes déjà en limite d’utilisation alors si on veut augmenter en vaches il faudra à nouveau investir au moins dans un A2 soit un coût de 100 à 130.000 euros selon qu’il soit d’occasion ou neuf. Avec le Titan de Rms, c’est deux box de traite pour 190.000 euros et la garantie de traire jusqu’à un million de litres. Si on veut un peu plus, il faudra ajouter un box supplémentaire, pour un investissement de 40.000 euros, ce qui permettra de traire une cinquantaine de vaches en plus. L’évolution est possible à un coût moins important et facilement adaptable. Il faut juste quelques heures pour ajouter un box de traite, alors que pour ajouter un autre robot, il faut aussi ajouter le système de transfert de lait supplémentaire, avoir un autre lieu, c’est plus long et plus coûteux à l’installation ».
Jean-Philippe Blourde a finalisé son choix il y a quelques jours sur le Space. Pour toutes les raisons invoquées, il a choisi d’investir dans le robot de traite Titan. Les travaux du bâtiment devraient démarrer en début d’année, pour une installation du robot à la fin du printemps. « Il faudra encore sûrement faire la traite en salle pendant deux ou trois mois », conclut le jeune éleveur.
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