Jean-Yves Prodhomme, président de la coopérative Fougeres DS Hum « Nous avons rêvé d’une unité de séchage...»

« Le principe est de sécher à faible température (40°C) mais avec de l’air sec », explique Jean-Yves Prodhomme. (© Photos Béatrice Colleu - Web-agri)

Procédé Dzu d’Oddéis «En premier lieu, l'air extérieur est aspiré par un ventilateur dans la machine. L’air insufflé est refroidi au passage dans l'échangeur froid. Il se décharge donc de son eau, qui est évacuée hors de la machine. Le passage de l’eau de l’état gazeux à l’état liquide est source d’énergie », explique Oddéis, la société conceptrice du système. Un échangeur chaud et un échangeur froid(© Web-agri) « A cette étape du processus, nous avons donc un air sec et froid qui circule dans la machine. L'énergie libérée par la transformation gaz-eau est récupérée et utilisée par l'échangeur chaud pour réchauffer l’air asséché, qui se dilate et peut alors absorber plus de molécules d’eau. L'air est ensuite soufflé dans le bâtiment contenant le fourrage, ou le tunnel. Un ventilateur extérieur permet de souffler cet air sec et chaud, et le dimensionnement des gaines permet d'obtenir une répartition optimum pour le séchage de tout le fourrage ». De plus explique Oddéis, « la Dzu offre la possibilité de récupérer l'air sortant du hangar après qu'il soit passé dans le fourrage, et de réutiliser cet air ( plus chaud et plus sec que l'air extérieur ) afin d'obtenir un meilleur coefficient de performance ».

« En 1998, nous avons rêvé d’une unité de séchage », raconte Jean-Yves Prodhomme, « En 2000, la coopérative est née avec 285 adhérents. Nous avons réalisé des études pour réfléchir sur le séchage à haute température ». Ces études terminées en 2002, révèlent un coût trop important. La même année au Space,  la coopérative découvre la déshumidification. Elle propose l’année suivante à ses adhérents d’effectuer une étude plus approfondie, au choix, sur la déshydratation ou sur la déshumidification. Cette dernière emporte les suffrages à une large majorité (75%). Et c’est parti ! Un an plus tard toutes les aides sont demandées …Encore une année pour les avis favorables et les travaux peuvent débuter le 2 janvier 2006. Jean-Yves Prodhomme insiste sur les difficultés administratives et financières rencontrées. Et si les adhérents, 109 aujourd’hui, sont déjà en réflexion pour un deuxième site, leur président émet le « souhait d’une simplification des dossiers ».

Sécher à faible température  mais avec de l’air sec

L’usine va fonctionner à plein de mars à octobre. Plus de 3000 tonnes de fourrages (Luzerne, trèfle, …seront séchés par déshumidification. « Le principe est de sécher à faible température (40°C) mais avec de l’air sec », explique Jean-Yves Prodhomme.

Le fourrage est déversé sur un quai (© Web-agri)

A 30% de MS, soit après 1 ou 2 jours au champ, le fourrage est déversé sur un quai de déchargement, après pesée, détermination du taux de MS et identification du lot. Le fourrage est  étalé sur un tapis par un répartiteur.

Le fourrage est remué une fois par jour à l’aide d’une griffe (© Web-agri)

Au fur et à mesure de son avancée, l’air chaud et asséché est soufflé dans le bâtiment. Le fourrage est remué une fois par jour à l’aide d’une griffe pour assurer un séchage plus uniforme. « On ventile 24h/24h et en 48 heures, le fourrage est sec », commente Jean-Yves Prodhomme. « Quand l’air chaud et humide se condense au contact de l’échangeur froid, on récupère de l’énergie qui est réutilisée. La seule consommation est celle des ventilateurs qui poussent l’air. ¾ de l’énergie utilisée est récupérée. »

Un système qui a permis à la coopérative de fixer un prix de la prestation récolte-séchage à 96 euros/tonne de fourrage.

L'inauguration officialise le lancement de l'unité de séchage (© Web-agri)