Œuvrer pour un statut d’associé à l’essai

Lors de son assemblée générale, l’association Gaec et Sociétés a mis l’accent sur la nécessité d’agir rapidement pour rééquilibrer l’offre et la demande en matière d’installation, ou comment orienter les candidats vers les structures d’associés.

Face aux départs en retraite massifs des exploitants, la question de la pérennité des exploitations, de leurs outils, de leurs installations se pose de manière de plus en plus cruciale. Car si les offres d’installation concernent essentiellement la recherche d’associés en sociétés, les candidats cherchent quant à eux à s’installer individuellement.

La région Pays de Loire a réalisé une étude qui révèle l’ampleur du phénomène et qui reflète le décalage entre l’offre d’association en société et la demande d’installation (*). Bon nombre d’exploitants en société sont appelés à cesser leur activité dans les dix ans à venir. En Pays de Loire par exemple, les exploitants en société ayant atteint l’âge de 60 ans seront 650 à partir de 2007 contre 300 en seulement 2005. Parallèlement, les candidats déclarés à l’installation souhaitent s’installer avec un tiers pour seulement 6% d’entre eux. A l’inverse, sur 509 offres d’exploitations, 35% proposent une association entre tiers. Et de rappeler que 40% des exploitants de plus de 50 ans en société au 31 décembre 2004 sont appelés à cesser leurs activités dans les dix ans. C’est pourquoi l’association Gaec et Sociétés a mis l’accent sur ce problème lors de leur assemblée générale le 22 juin dernier à Cahors.

« Le temps presse. Il est temps de mettre sur pied un plan national d’envergure pour réduire les divergences entre cette offre et cette demande. Il est indispensable d’œuvrer pour créer un statut d’associé à l’essai et un accompagnement spécifique sur les aspects relationnels, la mise en œuvre du projet sociétaire », présente Joël Limouzin, secrétaire général de l'association.

Haute-Savoie : une année d’essai aux futurs associés des Gaec

Sur le principe de l’essai, le département de la Haute-Savoie propose, pour favoriser les regroupements entre associés, de tester pendant un an la validité de ce choix. « Nous sommes le seul département à proposer une année d’essai aux futurs associés des Gaec », déclarait lors du dernier sommet de l’élevage à Cournon Régine Chamot, exploitante en Gaec et administratrice à l’Association Nationale des Sociétés et Groupements agricoles. « Deux agriculteurs avec un projet de regroupement des exploitations vont pouvoir, pendant un an, tester leur entente quotidienne et mener deux comptabilités : l’une en gardant chaque exploitation séparée et une autre dans la simulation du regroupement en Gaec. Les associés se mettent dans les conditions du Gaec. Si au terme de l’année écoulée, ils constatent que cela ne va pas, ils peuvent se séparer. Il nous  est même arrivé de prolonger de 12 à 18 mois la période d’essai afin de permettre à un choix d’être bien entériné », témoigne l’exploitante. Pour elle, « le Gaec reste une forme moderne et d’avenir car il est centré sur la personne et permet de s’organiser à plusieurs pour améliorer la qualité de vie, prendre du temps pour soi et sa famille, son village ».

(*) « L’installation sociétaire hors cadre familial : la discordance entre offre et demande », enquête menée par les Adasea de la région Pays de Loire.

 

Chefs d’exploitation selon le statut juridique depuis 2000

 

    effectif de chef d’exploitation  

Statut juridique

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Individuel

64 %

62 %

60 %

58 %

58 %

56 %

Gaec

16 %

16,5 %

16,8 %

17 %

17 %

18 %

Earl

12 %

13 %

14 %

14 %

14 %

15 %

Autre société

5,4 %

5,5 %

5,6 %

5,8 %

6 %

6 %

Total

590.780

582.717

579.644

573.642

569.642

553.938

Le développement des sociétés entraîne un accroissement important du nombre des associés et des besoins de les remplacer en cas de départ à la retraite, agrandissement,…

Source : Caisse centrale de mutualité sociale agricole, direction statistiques et études économiques et financières, effectifs des chefs d’exploitation selon leur statut juridique, 2005

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...