Veolia teste une porcherie sans nuisance à Guernévez

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La station porcine des Chambres d’agricultures de Bretagne teste un nouveau procédé de traitement des effluents d’élevage, avec l’industriel Veolia. Un procédé qui se veut global pour traiter les lisiers, les émissions de gaz et les eaux usées. Présentation.


La centrifugeuse.
(© Photo Françoise Foucher)
Dans l’un des bâtiments d’élevage de la station de recherche de Guernévez dans le Finistère, les porcs en engraissement sont élevés sur des caillebotis qui ne surplombent pas une traditionnelle fosse à lisier mais un astucieux système d’évacuation du lisier frais. « Le fond en V présente une légère pente, il est équipé de deux racleurs avec des déflecteurs pour orienter les flux de liquide », explique Yannick Ramonet, l’un des ingénieurs d’étude du pôle porcs-aviculture des chambres d’agriculture de Bretagne. Une chasse d’eau de 400 l d’eau y est déversée six fois par jour pour entraîner toutes les déjections des porcs vers une centrifugeuse.

« À la sortie de la centrifugeuse, la partie solide qui contient 23 à 24 % d’humidité est destinée à être compostée », explique Juan Ochoa, le chef de projet chez Véolia. « La partie liquide du lisier dilué est orientée vers une station de retraitement qui comporte deux bassins, l’un anoxique, l’autre aérobie pour permettre la nitrification et la dénitrification de l’azote. »


Vue générale du système de retraitement : les deux réacteurs, l’un anoxique, l’autre aérobique, et au premier plan, la cuve où sont immergés les filtres à membranes.
(© Photo Françoise Foucher)

L’originalité de cet équipement réside en sortie de ligne dans la présence d’un filtre à membranes qui retient les particules au-delà de 0,4 µm. « Avec cette ultra-filtration, nous récupérons un liquide hygiénisé, exempt de bactéries et de matière organique, qui peut être injecté en début de ligne pour alimenter la chasse d’eau et passer sous les porcs, sans souci pour leur santé », précise Guy Randon, directeur technique de la branche eau pour Veolia Ouest.

Projet porté par des fonds européens


Juan Ochoa devant le pilote qui gère les réacteurs biologiques. (© Photo Françoise Foucher)
Au final, le système consomme 1 l d’eau par litre de lisier évacué. Il a pour l’heure été testé en continu sur plusieurs bandes de porcs depuis 7 mois, ce qui explique la difficulté de descendre la DCO du liquide final. « Dans sa phase opérationnelle, il serait raisonnable de vidanger le système à chaque bande pour repartir avec de l’eau propre », explique Juan Ochoa.

Ce projet, supporté par des fonds européens a nécessité un budget de 890.000 euros. La phase finale d’expérimentation livrera ses résultats au printemps 2007. « Les essais viseront dorénavant à optimiser les paramètres de fonctionnement et établir un bilan économique d’une éventuelle installation en élevage », explique Juan Ochoa.

2,5 fois moins d'ammoniac

Les responsables de groupements d’éleveurs qui assistaient à la présentation du projet début juin 2006 se sont révélés intéressés par le niveau d’épuration de l’azote et par la qualité de l’ambiance générée en porcherie par la technique de la chasse d’eau : les salles rejettent 2,5 fois mois d’ammoniac en sortie d’air que les salles d’engraissement témoin. Les conséquences de ces nouveaux paramètres d’ambiance sur les performances zootechniques d’élevage seront testées dans les prochains mois.

Les professionnels sont néanmoins restés sur leur faim quant à la capacité du système à piéger la potasse, un constituant des rejets qu’il s’attendent à voir prendre de l’importance dans les réglementations à venir.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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