Produire plus de lait en été : un nouveau défi...

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Un des enjeux majeur de la nouvelle Pac pour la filière laitière est désormais clairement établi : adapter la production laitière aux besoins du marché. Or, beaucoup d’entreprises laitières ont une courbe de collecte en fort décalage avec ces besoins. Ce décalage varie suivant les régions, les conditions climatiques et le type d’exploitations.

Produire plus de lait en été et moins en fin d’hiver et début de printemps est donc une préoccupation importante pour certaines entreprises laitières. La réécriture de nouvelles grilles de paiement du lait va également dans ce sens en incitant la production de lait d’été.
Toutefois, toute modification de la stratégie de vêlages au sein d’une exploitation, même si elle devient primordiale apporte son lot d’interrogations tant en terme technique, économique qu’en terme de charge de travail. Elle devra se faire après réflexion, avec méthode et plus ou moins progressivement selon la situation initiale.

Décaler les vêlages au printemps : quelles conséquences ?

  • Prime de saisonnalité : quelle incidence sur la recette lait ?

 

 

Avec une grille de prix du lait de ce type....

 

 

....L'effet sur la recette moyenne au litre sur une lactation complète , peut-être le suivant:

 13 euros/ Ml d'écart sur la lactation complète entre une vache vêlant en mai ou juin et une vache vêlant en septembre ou octobre.

Toutefois, dans un troupeau où les vêlages sont étalés au minimum sur 5 mois, l’écart est moindre. Il peut atteindre 8,5 € aux 1000 l (soit 1700 euros pour un quota de 200 000 l) entre des vêlages groupés de mai à août et des vêlages groupés de septembre à décembre, sans compter les primes de saisonnalités spécifiques accordées par certaines laiteries.

Cet écart mérite que l’on s’y intéresse.

  • Quelle est la période de vêlage optimale ?


Courbe de lactation théorique moyenne d’une vache vêlant mi-mai (hors effet saison)

 

En moyenne, pour obtenir une forte proportion de lait en été (de fin juin à septembre), il faut rechercher des vêlages en mai.

 

 

 

  • Pour des vêlages s’étalant d’avril à juin : Quelles conséquences sur les performances laitières des animaux  et la qualité du lait?


Résultat contrôle laitier national en 2003 : exemple : tous les animaux contrôlés ayant vêlé en Octobre ont produit en moyenne 7500 litre de lait contre 7250 pour les animaux ayant vêlé en mai.

Les résultats nationaux du contrôle laitier, et l’observation des résultats du réseau Ecolait tempèrent les affirmations entendues sur le terrain : statistiquement, un vêlage de mai par rapport à un vêlage de Septembre c’est :

> une moyenne économique plus basse de  200 à 300 kg  par rapport à des vêlages d’octobre ou novembre.

Les pics de lactation en pleine chaleur sont souvent écrêtés, mais cette baisse de production est largement compensée par une meilleure persistance de la lactation par la suite.

> Un taux butyreux sensiblement identique

> Un taux protéique légèrement inférieur de 0,2 g/l

> Concernant les cellules et les butyriques, aucune conclusion ne peut être tirée, ces résultats étant très liés à d’autres facteurs intrinsèques à l’exploitation. Signalons juste que la concordance entre la fin de lactation et les fortes températures d’été traditionnellement pénalisante en terme de cellules n’aura plus lieu d’être.

Cependant, ces résultats peuvent être largement modifiés par le soin porté à l’alimentation, et les précautions prises pour lutter contre les chaleurs estivales : ventilation des bâtiments où il vaudra mieux contenir les vaches en journée très chaude, ombre dans les parcs à vaches.

Globalement, en déplaçant des vêlages de l’automne au printemps,  il faut compter entre 0 et 5% de vaches en plus pour compenser la baisse de production laitière.

  •  Une gestion de la référence facilitée

Avec des vêlages de mai, si les démarrages en lactation sont décevants, il sera plus aisé d’envisager des achats au cours du second semestre.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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