Une alternative à des problèmes de stock fourrager et d’acidose

Trois points forts de l’ensilage de blé

L’ensilage de blé permet de conserver une certaine densité de la ration (© Btpl)

 La fibrosité pour lutter contre les problèmes d’acidose
Moins riche en amidon que l’ensilage de maïs, très digestible et riche en fibres, l’ensilage de blé immature apparaît comme un bon moyen pour limiter les risques d’acidose. Plus facile à faire consommer que la paille ou le foin, car très appétent,  l’ensilage de blé permet de conserver une certaine densité de la ration. Il permet un apport de fibres régulier dans la journée sans tri par les animaux.

 Une récolte en période creuse (entre 20 juin et 20 juillet)
Sur cette période, les conditions climatiques sont favorables à la réalisation d’un bon ensilage. La pointe de travail liée à la fenaison étant généralement passée. De plus la récolte précoce permet d’envisager la culture d’une prairie temporaire ou de bien préparer l’implantation du colza, de céréales ou de sorgho.

 Régularité des rendements
La base des rendements est proportionnelle aux quintaux réalisés en secs. A savoir, pour un rendement en sec de 50 qtx, la quantité d’ensilage de blé sera de 8 à 9 tonnes de MS. Pour 65 qtx, le rendement serait de 10 à 11 tonnes. (rendement identique à celui d’ un maïs dans des secteurs peu favorables au maïs).

Conduite de la culture

 Elle est identique à celle d’une céréale en grain. Il faut cependant proscrire toute intervention fongicide ou insecticide cinq semaines avant la récolte,
Pour éviter toute rémanence de la matière active dans l’ensilage, qui pourrait perturber la flore du rumen et/ou la bonne conservation de l’ensilage.

Récolter au bon stade

En 3 jours, la céréale peut prendre 10 points de MS (© Btpl)

 Objectif : Récolter à 35% MS
Le stade de récolte est à surveiller de près : en 3 jours, la céréale peut prendre 10 points de MS.

A ce stade :
- le grain est pâteux – laiteux
- il reste encore du vert autour des nœuds
- c’est le bon compromis qualité/structure   
                                       
A moins de 25% de MS :
 les pertes en jus seront importantes

A plus de 40% de MS :
le développement de moisissures causera des  difficultés de tassement et de conservation.

Obtention d’un hachage excellent est très important pour préserver le rôle essentiel du blé :
 la rumination!

La récolte

Automotrice équipée d’une barre de coupe à céréales... (© Btpl)

La récolte peut être réalisée de 3 façons  :

La solution la plus pratique est d’utiliser une automotrice équipée d’une barre de coupe à céréales de moissonneuse-batteuse ou d’une barre à coupe directe.
Peu d’entreprises disposent de ce type de matériel et généralement, les éleveurs ont recours à… une ensileuse à maïs équipée d’un bec rotatif (type Kemper),  même si ces dernières coupent plus haut.
Éviter les sols caillouteux.

Ou...une ensileuse à maïs équipée d’un bec rotatif (© Btpl)

 La technique qui combine fauche et ramassage au pick-up est la moins adaptée car elle favorise l’égrainage et la remontée de terre avec le fourrage.( Perte de 10% des grains)

 Coût des chantiers : entre 80 et 100 €/ha

La finesse de hachage

Objectif : obtenir des brins de 3 à 4 cm coupés net (© Btpl)

Objectif : obtenir des brins de 3 à 4 cm coupés net (aiguiser régulièrement les couteaux de l’ensileuse)

L’obtention d’un hachage excellent est très  important afin d’éviter le défibrage de la paille encore verte et de préserver le rôle essentiel du blé ensilé : faire ruminer !!!

 La conservation

Eviter un réchauffement du fourrage (© Btpl)

Silo en adéquation avec la vitesse d’avancement afin d’éviter un réchauffement du fourrage
  10 à 15 cm en hiver    20 à 25 cm en été

Tassement
La tige creuse des céréales demande un tassement énergique si l’on veut réduire la présence d’air.

Utilisation du conservateur
Si l’on a un ensilage trop sec ou des risques
de réchauffement, un anti-moisissure type
acide propionique est conseillé à la dose de 3 pour 1000.

Possibilité d’ensiler en silo boudin.

 Coût du kg de MS : Économiquement, la céréale immature est loin d’être une aberration. A rendement moyen quasi égal, le blé coûte moins que le maïs. Cette différence de coût provient essentiellement du prix de la semence (150€/ha pour le maïs contre 53 €/ha pour le blé).

Exemple de coût sur une exploitation de Meurthe et Moselle

	Blé	Maïs
Charges opérationnelles. €/ha	193	273
Fumure	65	60
Traitement dont : Fongicide Herbicide Autre	70 35 30 5	55 0 55 0
Assurances	8	8
Semences	50	150
Charges fixes + récolte	610	610
Total charges en €/ ha	803	883
Coût / T ms rendu silo (€)
Si 8 T ms	100.3	110.4
Si 9 T ms	89.2	98.1
Si 10 T ms	80.3	88.3
Si 12 T ms		73.6

 

Objectif : Récolter à 35% MS (© Btpl)

Valeurs alimentaires

   Matière sèche : 35% à 45%
   UFL de 0,7 à 0,8 UFL /kg MS
   PDIN, PDIE 60g / kg MS
   Cellulose Brute : 28%

 

 

L’utilisation

Vaches laitières	Génisses	Taurillons	Vaches allaitantes
8 à 10 kg de matière brute / VL / jour en complément d’autres fourrages.	A volonté avec correcteur azoté adapté à la consommation et à l’âge	3 à 4 kg / animal / jour et maïs à volonté.	En complément du foin pour les vaches vêlées. Trop riche pour les vaches en gestation.