Bernard Vallat : pas de mutation démontrée du virus H5N1 en Indonésie

"Rien ne démontre" que le virus H5N1 ayant entraîné la mort de plusieurs membres d'une même famille en Indonésie aurait muté, a déclaré mercredi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) Bernard Vallat.

Au vu des informations disponibles, "rien ne démontre que le virus a muté ou s'est réassorti", mais on attend les résultats d'autres prélèvements, a-t-il précisé devant la presse. Si les analyses affirmaient "qu'il y avait des modifications sensibles de séquences génétiques" du virus H5N1, il s'agirait d'un "événement épidémique nouveau", mais "tant qu'on n'a pas ce type d'information, on n'a pas lieu d'être inquiet", a-t-il ajouté, alors qu'une éventuelle adaptation du virus à l'homme pourrait faire craindre une pandémie.

Un haut responsable indonésien avait indiqué lundi qu'une enquête épidémiologique lancée après ces décès n'avait pas permis d'écarter une possible transmission humaine du virus de la grippe aviaire. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a précisé mardi que "les résultats préliminaires révèlent que trois des cas confirmés ont passé ensemble la nuit du 29 avril dans une petite pièce" avec un premier malade qui "toussait fréquemment". Bien qu'on "ne puisse exclure la possibilité d'une transmission interhumaine, la recherche d'autres sources d'exposition se poursuit", ajoute l'OMS sur son site internet, indiquant que les deux premiers virus isolés au sein de cette famille "sont, sur le plan génétique, similaires à ceux qui ont été isolés à partir des volailles dans la province de Sumatra", signe d'une non-adaptation à l'homme du virus.

En Thaïlande en septembre 2004, puis au Vietnam au printemps 2005, une "probable" ou possible transmission du virus H5N1 entre proches avait été déjà évoquée par l'OMS. Mais l'OMS avait conclu à l'absence de "transmission interhumaine efficace", le virus étant resté de type aviaire, c'est-à-dire mal adapté à l'homme. Le patron de l'OIE, qui vient de tenir sa 74e session générale annuelle, s'est dit mercredi "un peu pessimiste" sur la situation en Indonésie en ce qui concerne la grippe aviaire. Le Vietnam et la Thaïlande "ont très efficacement combattu la maladie", cela a été "parfaitement géré, il n'y a plus de foyers, plus de cas humains", a-t-il souligné.

Mais en Indonésie, où l'épizootie avait débuté en même temps qu'au Vietnam et en Thaïlande, "la situation non seulement ne s'arrange pas, mais s'aggrave" à cause notamment, a-t-il dit, de "problèmes de décentralisation" dans cet archipel. Or, selon le Dr Vallat, lutter contre l'épizootie "nécessite une chaîne de commandement nationale forte et hiérarchisée", comme lors d'une guerre. Espérant une augmentation de l'aide internationale, il a estimé qu'il "faut mettre le paquet" dans les pays touchés par l'épizootie, alors qu'en Afrique "le virus progresse lentement". Sur ce continent "pas armé" pour y faire face, "si l'aide internationale n'agit pas rapidement, la situation va s'aggraver", a-t-il prévenu, précisant qu'une "grande partie" de l'aide promise lors de la conférence internationale de Pékin en janvier a "été attribuée à l'Asie".

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