 Les deux cellules vont être aménagées pour éviter les entrées d’air humide et accueillir 200 tonnes de foin et regain (© DR) |
« Le système de séchage en grange installé en 1975 était devenu obsolète et n’a jamais vraiment donné satisfaction » commente Michel Junier, directeur de l’exploitation du Lycée. Deux ventilateurs d’air froid arrivaient péniblement à sécher les abords du tas de foin posé en vrac sur des caillebotis, n’éliminant en rien les risques de montée en température dans les cellules de stockage. « Nous devions rentrer du foin déjà sec, l’aérer régulièrement à la griffe comme dans un système sans séchage mais avec une consommation de 10 000 litres de fuel par campagne pour les deux ventilateurs ! Il fallait changer tout ». L’intérêt de faire appel aux énergies nouvelles et renouvelables s’est imposé pour le Lycée qui propose par ailleurs des formations sur l’environnement. L’étude de faisablité, financée en partie par l’Ademe, a été confiée à une entreprise qui a déjà équipé le lycée de la Motte Servolex en Haute Savoie d’un séchage en grange solaire.
La toiture fait office de capteur solaire
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L’exploitation agricole du Lycée
- 105 hectares de prairies permanentes et temporaires, 10 ha de céréales dont 6ha en bio, 7 hectares de vigne Aoc - 38 vaches laitières montbéliardes pour un quota de 250 000 litres, plus 10 000 litres en autoconsommation (petits déjeuners, plats cuisinés) ; 12 génisses élevées par an pour le renouvellement - 25 à 30 bœufs de 30 mois par an pour la vente directe élevés uniquement à l’herbe avec un complément fermier de céréales - 2 000 poulets de chair bio - 20 000 bouteilles par an de vins blancs Chardonnay, Savagnin, paille, crémant … 2 Gie de vente, l’un avec les lycées viticoles, l’autre pour alimenter deux magasins à Paris - 1 magasin de vente directe des produits de l’exploitation ouvert depuis octobre 2005 (Comté, vins du Jura blancs et pétillants appellation l’Etoile, poulets, viande de bœuf sur commande…)
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Les travaux ont démarrés à Montmorot début mars et l’installation devrait être opérationnelle avant la première coupe de foin qui s’effectuera pendant le salon Prima Herba les 17 et 18 mai, salon de l’herbe organisé par les Cuma de Franche Comté et le lycée. La technique est simple mais fiable. Un double plafond en bois triply est installé sur toute la surface du bâtiment qui capte l’air chauffé par le soleil à travers le toit en fibrociment. L’air chauffé est pulsé par deux ventilateurs de 25CV dans des gaines de ventilations qui circulent sous les caillebotis des cellules. Cet investissement d’environ 100 000 euros comprend aussi la remise en état des cellules et permettra de sécher 200 tonnes de foin par an dans de bonnes conditions. L’intérêt évoqué par le directeur de l’exploitation est de pouvoir étaler les récoltes.
« Rentrer du foin à 45% d’humidité ne sera plus un problème. Nous pourrons faucher l’herbe au stade optimum et préserver la valeur nutritive des fourrages qui sècheront à l’abri de la lumière. » Autre avantage : le système permet d’économiser du fuel. Le séchage au fuel revient à 33 euros par tonne de matière sèche contre 19,5 euros en solaire. Des études permettent d’estimer l’économie à 300 litres de fuel par journée d’ensoleillement (source : Segrafo Ouest).
Doper la ration hivernale
 Pour Michel Junier et Michel Boisson, le séchage en grange devrait permettre d’améliorer la ration de base du troupeau en hiver (© DR) |
« Nous sommes en lait à comté et nous essayons d’avoir un foin de bonne valeur nutritive sans trop de compléments » précise Michel Junier. Le coût de concentré est de 29 euros pour 1000kg de lait et la moyenne laitière de 7 000 Kg pour une ration de base herbe/foin et complément fermier à base d’orge, blé, et maïs (chiffres Contrôle Laitier 2004-2005 ).
Le troupeau de Montbéliarde valorise bien la ration de base en été à hauteur de 22kg de lait par vache et par jour.
« En hiver nous redescendons à moins de 10kg de lait exprimé. Avec le séchage en grange on peut espérer améliorer ce critère » explique Michel Boisson, responsable du secteur agriculture élevage sur l’exploitation.
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