Bruxelles envisage des aides supplémentaires aux éleveurs

La Commission européenne, pressée par plusieurs Etats membres de l'UE, a entrouvert lundi la porte à des aides communautaires supplémentaires pour les éleveurs de poulets, touchés par la baisse de la consommation due à la grippe aviaire.

"Il est clair que ce type de crise ne peut pas être correctement géré avec les mesures (d'aides) actuelles", a reconnu la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, devant la presse, en marge d'une réunion des ministres de l'UE à Bruxelles. "Il est important de ne pas laisser tomber les éleveurs européens", a renchéri le ministre autrichien de l'Agriculture, Josef Pröll, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Pour venir en aide au secteur avicole, Bruxelles, qui privilégiait surtout les aides nationales, n'a jusqu'ici puisé sur les fonds communautaires que pour soutenir les exportations, en augmentant les subventions versées aux éleveurs pour faire face à la chute des cours du poulet.

Un autre système d'aides est en théorie aussi déjà possible, qui prévoit un cofinancement communautaire d'aides aux éleveurs touchés par un embargo ou obligés d'abattre leur volaille en raison de l'apparition d'un foyer de grippe aviaire. Mais aucun Etat membre n'y a recours car aucun élevage avicole dans l'UE n'est actuellement touché par les mesures vétérinaires (embargo, abattage) qui le justifient. L'idée de la Commission est d'étendre ce mécanisme pour justement permettre d'affecter des fonds communautaires à des éleveurs qui ne sont pas sous le coup de ces "restrictions vétérinaires" mais sont tout de même affectés par une baisse de la consommation.

De nombreux Etats membres pressent depuis des mois la Commission européenne de s'attaquer à la crise du secteur avicole, confrontés à la baisse de la consommation bien avant l'apparition des premiers cas de grippe aviaire dans l'UE en février. Plusieurs pays ont d'ailleurs reproché lundi à la Commission de ne pas "être venue" avec les mêmes propositions plus tôt, a indiqué une source européenne. Certains d'entre eux avaient en effet demandé le déblocage de fonds communautaires dès le mois d'octobre, quand le virus H5N1 de la grippe aviaire a fait son apparition en Roumanie et Croatie, a-t-elle rappelé. La Commission est désormais "plus ouverte", mais "il y a eu un peu de retard à l'allumage", a ainsi estimé le ministre français de l'Agriculture, Dominique Bussereau, en marge de la réunion.

Lundi, Paris a d'ailleurs mis sur la table ses propres propositions en faveur du secteur, qui passent par des aides au stockage ou des indemnisations en cas de destruction d'oeufs à couver. La France, soutenue par une quinzaine d'autres pays membres, a aussi proposé une campagne de communication pour rassurer les citoyens et un étiquetage sur l'origine de la viande de volaille. Mme Fischer Boel a refusé lundi de se prononcer sur les demandes françaises et de fournir plus de détails sur les mesures envisageables à ce stade, expliquant avoir besoin d'évaluations de la situation dans chacun des Etats membres qui demanderaient des fonds communautaires. A ce stade, "je ne peux pas être très précise sur les outils qui peuvent être mis en place", a reconnu la commissaire, qui espère pouvoir "présenter ce qu'il sera possible de faire" lors du prochain conseil des ministres fin avril.

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