L'impact de la grippe aviaire sur l'économie française s'est confirmé mardi, avec l'embargo total ou partiel décidé par 43 pays sur les importations de volailles et des ventes de poulets toujours en chute libre.
Parallèlement, le virus H5N1 s'étend en Europe. En France, des prélèvements sur des dindonneaux retrouvés morts dans un élevage du Pas-de-Calais ont été envoyés au laboratoire de Ploufragan (Côtes-d'Armor) pour analyse. Le virus n'a jusqu'à présent été confirmé que dans un seul élevage de dindes dans l'Ain, une première dans l'Union européenne. Mais le ministère de l'Agriculture a annoncé mardi la découverte d'un 16e cygne porteur du virus dans la région de la Dombes, sur la commune de Monthieux, toujours dans l'Ain. Le ministère a indiqué qu'outre "les mesures habituelles (zone de protection de 3 km et zone de surveillance de 7 km) (...) des mesures complémentaires de surveillance ont été mises en oeuvre sur quelques communes voisines des départements limitrophes", sans plus de précision.
Face à cette crise, 43 pays ont décidé de restreindre leurs importations de volailles françaises et de produits dérivés, a annoncé mardi soir dans un communiqué le ministère du Commerce extérieur, sans préciser leur part dans les exportations françaises. Le nombre n'a cessé d'augmenter au fil de la journée. Parmi ces pays figurent l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, l'Egypte, les Etats-Unis, Hong Kong, l'Inde, Israël, le Japon, le Maroc, le Mexique, la Russie et la Thaïlande. Les Etats-Unis font partie de la liste mais n'ont décrété d'interdiction que pour les produits provenant du département de l'Ain.
La ministre du Commerce extérieur, Christine Lagarde, a "souhaité l'application du principe de régionalisation recommandé par l'Office international des épizooties (OIE), qui permet de limiter l'interdiction à une zone géographique restreinte autour du foyer d'infection". Le gouvernement est "mobilisé pour tenir les pays importateurs informés et leur exposer la nature et l'efficacité des mesures prises par la France", afin de "lever les doutes sur la qualité sanitaire de nos exportations".
La Fédération des industries avicoles (FIA) a exprimé son inquiétude, en soulignant que les exportations vers les pays non-européens représentent un cinquième de la production nationale. Alors que pour l'instant cette grippe n'est qu'un problème de santé animale, le Premier ministre Dominique de Villepin, en visite au salon de l'agriculture à Paris, a manifesté son soutien aux aviculteurs, comme le président Jacques Chirac samedi. "On la défend, la volaille ! Je n'en ai jamais autant mangé mais cela fait plaisir", a déclaré M. de Villepin devant les caméras. Mais ces messages ont du mal à convaincre le consommateur.
Les ventes de volailles dans la grande distribution en France continuent de chuter. Elle ont baissé de 25% à 30% en volume entre lundi et dimanche dernier par rapport à la même période l'an dernier, selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Parallèlement, le gouvernement a demandé "une évaluation" sur les risques potentiels que présente la grippe aviaire pour les chats, après la découverte en Allemagne d'un chat mort et porteur d'une forme du virus H5N1. De son côté, la Commission européenne a indiqué qu'elle attendait pour "le début de la semaine prochaine" la notification par la France d'un plan d'aide à la filière avicole, après l'annonce jeudi par M. de Villepin d'une aide supplémentaire de 52 millions d'euros.
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