Les dindes mortes dans un élevage de l'Ain étaient porteuses du "virus H5 hautement pathogène", a indiqué vendredi le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau.
"Ce qui nous inquiète c'est que l'élevage se situe dans le périmètre de protection que nous avions mis en place pour le premier canard" porteur du virus H5N1 et révélé vendredi 18 février, a déclaré M. Bussereau sur France 2. Le ministre de l'agriculture a indiqué qu'il n'avait pas encore des résultats définitifs du laboratoire de Ploufragan (Côtes d'Armor) pour savoir s'il s'agit du redouté virus H5N1, potentiellement transmissible à l'homme, ce qui serait une première dans un élevage en Europe. "C'est du virus H5 et qui dit virus H5 dit virus hautement pathogène", a-t-il déclaré. La confirmation de la présence éventuelle du virus H5N1 devrait intervenir ce vendredi, avait indiqué jeudi le ministère de l'Agriculture.
L'élevage industriel de 11.000 dindes se situe dans la commune de Versailleux. Au moins 400 volailles de l'élevage sont mortes de maladie et, suite au plan d'urgence, tous les autres animaux ont été euthanasiés jeudi conformément aux procédures prévues. Une zone de protection de 3 km autour de l'élevage a été mise en place avec onze barrages installés par les gendarmes pour boucler toutes les entrées et les sorties du périmètre. Un dispositif de désinfection des véhicules a été décidé pour circonscrire la maladie dans une des principales régions productrices de volailles en France. Le département de l'Ain est réputé pour ses "poulets de Bresse", seules volailles européennes à avoir obtenu une AOC (appellation d'origine contrôlée). Deux premiers cas français du virus H5N1 ont déjà été établis samedi et mercredi soir, également dans l'Ain, mais il s'agissait de canards sauvages et non de volailles d'élevage.
Le Premier ministre Dominique de Villepin a promis une aide jeudi de 52 millions d'euros supplémentaires pour la filière avicole : 20 millions d'aides aux éleveurs, 30 millions pour les entreprises de la filière et 2 millions pour des campagnes "pour encourager à la consommation des volailles". Il a estimé que la mobilisation contre la grippe aviaire était à la hauteur de la menace, affirmant qu'on "n'en fait jamais trop pour la protection des Français". Dans un communiqué, le président Jacques Chirac avait souligné jeudi la "mobilisation totale du gouvernement et des pouvoirs publics" après la découverte d'un cas suspect de grippe aviaire dans un élevage de l'Ain.
Les représentants de la filière estiment à 130 millions d'euros leur manque à gagner depuis le début de la crise en novembre, dont 13,9 millions pour les éleveurs, 11,5 millions pour les accouveurs, 3,8 millions pour les fabricants d'aliments et 100 millions pour les abattoirs. En France, la consommation de poulet en grandes surfaces a chuté de 25 à 30% par rapport à la même période de l'an dernier.
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