Le calme de la population tranche avec l'inquiétude des éleveurs

Les habitants de la Dombes ont accueilli dimanche avec calme l'annonce officielle de l'arrivée chez eux de la grippe aviaire mais les éleveurs de volailles, nombreux dans cette région d'étangs, se montraient très inquiets.

"Tout le monde vit normalement et les gens sont calmes. La confirmation du virus H5N1 n'a rien changé du tout sinon que maintenant c'est officiel", commente Vincent Liégeois, le patron de l'unique bar-restaurant de Joyeux, ce petit village de l'Ain où a été découvert le canard mort de la grippe aviaire.

"Les gens ont enfermé leurs volailles et attendent de voir ce qui va se passer. Ca sera peut-être un peu moins calme le jour où un élevage sera touché", ajoute M. Liégeois. Les clients du restaurant --"ni plus ni moins nombreux que d'habitude" selon le patron-- sont également peu troublés. "On est content d'être à Joyeux, au centre de l'actualité, et on va manger du canard", ricane un cycliste venu de la Bresse voisine, ravi que la carte, faisant la part belle à la volaille, n'ait pas changé.

Même les contrôles de gendarmerie, destinés à éviter toute sortie ou entrée de volailles dans le secteur, sont acceptés avec philosophie. "Ca se passe très bien. Les automobilistes s'arrêtent et ouvrent leurs coffres avant même qu'on leur demande. Il n'y a aucun signe d'affolement: pour les gens du coin, il n'y a pas plus d'oiseaux morts que les autres années", constate un gendarme. La tranquillité de la population de la Dombes, connue comme "la région des 1.000 étangs", est confirmée par la pharmacienne de Lent (Ain) qui assurait dimanche la garde d'une grande partie du secteur. "Il n'y a aucune psychose. Les gens sont calmes et ne posent pas plus de questions sur la grippe aviaire qu'avant", assure-t-elle, précisant qu'elle n'a vendu aucun masque de protection dans la matinée contrairement à la veille où une quarantaine de ces articles ont été achetés. Au marché de Saint-André de Corcy, à une dizaine de km de Joyeux, la foule habituelle se presse devant l'étalage de la volaillère qui offre des poulets fermiers de la Dombes et de la volaille de Bresse.

"Je vais acheter comme d'habitude un poulet. Je ne m'inquiète pas parce que si c'est vendu, ça doit être contrôlé", estime un client. "Les ventes sont à peu près normales ce matin", se réjouit la propriétaire de l'étal en expliquant que ses clients "sont de la campagne et ont moins peur que les gens des villes". "J'ai perdu 20% de mon chiffre d'affaires ces derniers jours sur d'autres marchés dans des zones plus urbaines", précise-t-elle. Le son de cloche du côté des éleveurs est au pessimisme. "Je ne vends pas trop mal ce matin car nous ne sommes pas en ville, mais il va y avoir une baisse des ventes dans les prochains jours. Et si un élevage est touché (par la grippe aviaire), ça sera pire", déclare Eric Flutet, un éleveur local qui commercialise sa volaille fermière sur les marchés.

Pour sa part, Chantal Dessertine, 50 ans, qui écoule ses volailles dans une coopérative de vente directe à Villars-les-Dombes (Ain), ne cache pas son "abattement", persuadée que "les ventes vont fortement baisser dans les prochains jours".

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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