Les exportations françaises de volailles, partie notable du solde positif du commerce extérieur agroalimentaire de la France, chutent, principalement au Moyen-Orient, victimes de la psychose de la grippe aviaire dans de nombreux pays.
"La situation est très difficile pour la partie de la filière avicole dédiée à l'exportation de poulets qui concerne 4.500 emplois directs et indirects en Bretagne, principalement dans le Finistère", a déclaré vendredi à l'AFP Francis Ranc, président du groupement interprofessionnel pour l'exportation des poulets (GIPEP). "La baisse des exportations de volailles est pour le moment d'au moins 30% à 40%", indique-t-on au siège de Tilly-Sabco (filiale du groupe coopératif breton Unicopa), une des deux entreprises françaises avec le groupe breton Doux à assurer la quasi-totalité (environ 99%) des exportations françaises de volailles. Des mesures de chômage partiel - une semaine par mois en mars et avril - ont été annoncées lundi au personel de Tilly-Sabco, qui emploie quelque 500 salariés sur le site de Guerlesquin, dans le nord du Finistère.
"Le niveau des commandes du Moyen-Orient baisse, pour février et mars, de 20% à 30%", indique à Cyrille Arcomone, directeur de la communication de Doux, le numéro un français de la volaille avec un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros dont la moitié réalisé à l'exportation à partir de plusieurs pays: France, Brésil, Espagne et Allemagne. Face à cette situation le président du GIPEP presse "le gouvernement français et Bruxelles" à "prendre conscience de l'ampleur de la crise et prendre des mesures signicatives". Il insiste particulièrement pour que la Commisssion européenne, qu'il juge "très timorée", décide de porter les "restitutions" (subventions à l'exportation) aux professionnnels de 26 à 50 euros/100 kg de volailles.
La baisse de consommation des volailles dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, la troisième zone importatrice de volailles derrière la Russie et le Japon, est selon M. Ranc, d'au moins 20%, depuis la découverte de cas de grippe aviaire en Turquie et en Iran. Or la France, quatrième exporateur mondial du secteur, derrière le Brésil, les USA, et la Thaïlande devait déjà affronter la concurrence grandissante de ces pays sur cette région du monde.
Les pays du Proche et du Moyen-Orient ont représenté, en 2005, 165.000 tonnes des 672.000 volailles françaises exportées. Les exporations françaises représentent près de 40% du 1,8 million de tonnes de volailles abattues dans des installations industrielles l'an dernier, selon André Le Peule, délégué général de la Fédération des industries avicoles (FIA). Le drame pour les entreprises exportatrices est que les poulets entiers, un produit à forte valeur ajouté, comptent pour 85% des exportations de volailles françaises vers le Proche et le Moyen-Orient. Et il n'existe actuellement pas "de marchés de substitution", déplore le président du GIPEP. Le solde positif de la balance commerciale avicole française n'a atteint que 536 millions d'euros en 2005, soit une régression de 134 M EUR par rapport à 2004, loin du record de 1,2 milliard d'euros atteint en 1998, selon la FIA.
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