« La seule difficulté de la technique réside dans la maîtrise de la fermentation, qui est totalement conditionnée par la température extérieure », définit Jean-Yves Porhiel, conseiller en génisses laitières, technicien spécialisé au pôle herbivore des Chambres d’agriculture de Bretagne.
Température constante à 14-15°C
« Aujourd’hui, je suis formel à ce sujet. Si l’éleveur ne peut disposer la cuve dans un local dont la température est maintenue entre 14-15°C, il n’est pas envisageable pour lui d’adopter cette pratique. Dans des régions froides, il est toujours possible de disposer d’un chauffage d’appoint ou de réaliser une isolation, avec des plaques de styrodur par exemple. »
Pour le reste, la gestion de la fermentation se déroule simplement. « Le jour du lancement de la technique, dix litres de lait sont mélangés à 4-6 yaourts et mis à fermenter pendant 24 heures, ce volume constituant le fond de cuve », décrit le conseiller. « Le 2ième jour, le lait est transvasé dans cuve de fermentation auquel on ajoute la quantité de lait nécessaire à l’alimentation des veaux pour une journée. Au 3ième jour, le lait fermenté est distribué aux veaux dans les bacs à tétine et le lait nécessaire à l’alimentation du lendemain est intégré à la cuve. En conduite de routine, il suffit de rajouter des yaourts dans la cuve une fois par semaine », explique Jean-Yves Porhiel.
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 Un exemple d’installation, tel qu’il a été réalisé à l’Earl de Lestez, à Pleuven (29) par Jean-Yves et Madeleine Chalony. (© Source : « Lait yoghourt, alimentation lactée des veaux », A la Pointe de l’Elevage, avril 2005) |
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Atteindre un Gmq de 850-900 g sur les génisses
La conduite de cette alimentation lactée fermentée a été associé à un plan d’alimentation des veaux élaboré par les chercheurs de la station de Trévarez .
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 Plan d’alimentation des veaux nourris au lait « yoghourt » (© Source : « Lait yoghourt, alimentation lactée des veaux », A la Pointe de l’Élevage, avril 2005) |
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« Une ration mélangée est distribuée aux animaux, sur la base d’une valeur énergétique d’une Ufl et d’une valeur azotée de 110g de Pdi par kg de MS », détaille le spécialiste Jean-Yves Porhiel. «
Elle est constituée de 50% d’ensilage de maïs, de 38% de céréales (maïs plus blé), de 10% de concentré de soja et de 2% de minéraux de type 2-21. Ce plan d’alimentation doit permettre d’atteindre un Gmq de 850-900 g sur les génisses », conclut le spécialiste. Cette pratique rencontre aujourd’hui un vrai succès auprès des éleveurs, quelle que soit la taille de l’atelier veaux de lait.
« Au départ, je pensais que cette technique allait intéresser plus particulièrement des élevages de relative grande dimension », souligne Jean-Yves Porhiel.
« Mais en réalité, certains éleveurs l’ont adopté, même pour alimenter 3-4 veaux, pour le seul bénéfice d’un état sanitaire exempt de diarrhées. »
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