Dépistage obligatoire de l’Ibr

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Jusqu’à présent basée sur le volontariat des éleveurs, la prophylaxie en matière d’Ibr va s’étendre en 2006 à l’ensemble des exploitations bovines laitières et allaitantes. Dépistage systématique et vaccination des bovins positifs vont très rapidement devenir obligatoires au plan national.

Voilà dix ans que la démarche volontaire de certification Ibr (Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine) des élevages bovins progresse de manière soutenue. Selon la Fngds (Fédération Nationale des Groupements de Défense Sanitaire), à ce jour 44% des élevages français sont aujourd’hui certifiés Ibr. Ce sont des éleveurs qui ont choisi de s’engager volontairement et dont les cheptels sont exempts d’Ibr. 2006 va marquer un tournant fort dans la progression des actions préventives pour éradiquer cette maladie, avec la généralisation du dépistage à tous les animaux du territoire.

 


Vers une généralisation des mesures minimales
dans tous les élevages (© Web-agri)

 

« Nous quittons la sphère de la lutte basée sur le volontariat des éleveurs en terme d’Ibr »,

relate Hervé Petit, vétérinaire conseil au pôle santé animale de la Fngds. « Le Conseil d’Administration de la Fngds a résolu de s’orienter vers une généralisation des mesures minimales dans tous les élevages français. Ces décisions sont l’aboutissement d’un processus de réflexion engagé l’année dernière, faisant suite à des demandes d’exigence de garanties Ibr au niveau du commerce international. Pour la première fois en 2005, un pays non indemne d’Ibr, en l’occurrence l’Allemagne, a obtenu le bénéfice de garanties additionnelles pour cette maladie », souligne Hervé Petit.

Une démarche collective pour l’éradication d’une maladie

 


Sur l’année écoulée, accélération
des mouvements d’animaux positifs (© Web-agri)

 

Au plan local, cette généralisation est plutôt bienvenue. Serge Nozière, technicien au Gds (Groupement de Défense Sanitaire) du Loir et Cher souligne deux raisons qui accréditent ces mesures. « Quand 60% des animaux d’une zone sont enregistrés dans un plan d’éradication d’une maladie, on atteint un seuil de masse critique justifiant le fait que tout le monde doive faire l’effort du dépistage. C’est aussi toute l’essence du travail et de l’esprit des Gds que d’organiser la démarche collective pour permettre l’éradication d’une maladie », témoigne-t-il. « Par ailleurs, sur l’année écoulée, nous avons observé une accélération des mouvements d’animaux positifs. C’est vraiment le moment de donner au contraire un coup d’accélérateur pour ne pas voir des déplacements d’animaux infectés vers les départements moins engagés dans la démarche de certification. »

Trois mesures

« Les termes de cette généralisation des contrôles Ibr vont s’opérer selon trois mesures », développe Hervé Petit. « La première concerne le contrôle systématique de tout bovin lors de son introduction dans un élevage, et ce, quel que soit son âge. Il s’avère que le retour à cette pratique, primordiale au plan sanitaire, était nécessaire », ajoute le vétérinaire conseil. « En effet, les éleveurs étaient en train de perdre l’habitude des contrôles à l’introduction, nombre d’exploitants étant devenus dérogataires en terme de brucellose. Cette première mesure de contrôle à l’introduction va être prise très rapidement », précise Hervé Petit. « Les textes devraient sortir en tout début d’année. »

« Si au premier décembre, 72% des éleveurs pratiquaient les contrôles Ibr sur tout bovin introduit sur leur exploitation, chaque jour ce chiffre est en évolution à la hausse», constate le vétérinaire.

« La deuxième mesure concerne le dépistage, au moins une fois par an, de tout le cheptel bovin français », poursuit-il. « Il s’agit bien d’un dépistage appliqué tous les ans sur les animaux au sein de chaque élevage (dépistage à partir d’échantillons de lait ou de sang), en vue d’identifier les bovins positifs sur chaque cheptel. »

La troisième mesure prévoit enfin que tout animal positif devra être vacciné. « Si la réglementation n’ira pas jusqu’à imposer l’élimination des animaux révélés positifs, elle exigera en revanche la vaccination, celle-ci limitant fortement, pour l’animal, le risque de contaminer ses congénères. Pour ce qui est des deux dernières mesures, elles devraient intervenir au début de la prochaine campagne, c’est à dire vers l’automne 2006. »

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