Adapter la ration en fonction des résultats d’analyse

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La synthèse des résultats zootechniques sur vaches laitières montre qu'au-delà de 28% d'amidon dans la ration, le risque d'acidose n'est pas négligeable (Arvalis). Cela se traduit souvent par des baisses d'ingestion et des chutes de taux butyreux du lait, et quelquefois par des ennuis plus graves pour les vaches et plus coûteux pour les éleveurs. C’est pourquoi Arvalis préconise d’éviter de dépasser cette limite. Recommandations et conseils pour la ration avec Gilles Cabon, ingénieur alimentation des ruminants chez Arvalis.

Eviter à tout prix de dépasser 28% d’amidon dans la ration passe par l’association aux maïs riches en grains d'autres fourrages ou des concentrés fibreux. Il faut donc optimiser le mode d'emploi des aliments utilisés dans la ration, en particulier le maïs fourrage, souligne Arvalis.

 


«Les vaches s'adaptent en maigrissant»,
explique Gilles Cabon, arvalis (© Web-agri)

 

La comparaison de l'énergie consommée par les vaches à l'énergie qu'elles valorisent pour leur entretien et pour produire du lait montre qu'en dessous de 20% d'amidon le bilan est souvent négatif: « les vaches s'adaptent en maigrissant », explique Gilles Cabon. « Inversement, au dessus de 22-23%, les vaches gaspillent car les aliments transitent trop vite. Entre 23 et 28 % d'amidon dans la ration, il faut donc trouver un compromis pour assurer les besoins de la vache compte tenu de sa production, tout en évitant les gaspillages excessifs... »
Ainsi Préconise gilles Cabon, « avant la récolte du maïs fourrage, l’éleveur peut établir une ration prévisionnelle en tenant compte des stocks disponibles depuis les récoltes du printemps (ensilage d'herbe, foin, ensilage de céréales immatures....) et en prenant comme hypothèse de la valeur du maïs celle du maïs moyen (0,91 UFL, 30% d'amidon). Une stratégie peut être de prévoir une complémentation (correcteurs azotés, autoconsommation de céréales, achat de concentrés de production) telle que la teneur en amidon de cette ration soit d'environ 25-26% ».

 


Valeur énergétique en deux composantes, % d'amidon et digestibilité du reste de la plante (© Source Arvalis)

 

Analyse proche de la moyenne, pas besoin d'adapter la ration  !

 Repères

La  barre de 28% d'amidon dans la ration peut-être portée à 31-32% d'amidon en fin de lactation et à 38-40% d'amidon pour les jeunes bovins à l'engraissement.

« Tant que l'analyse du maïs reste « proche » du maïs moyen (cercle bleu) : pas de panique, on observe ! »,

conseille Gilles Cabon. « Après la récolte, quand le maïs sera distribué aux vaches, la véritable teneur en amidon de la ration va s'écarter de la prévision proportionnellement à l'écart entre l'analyse et la valeur moyenne, mais elle restera dans la fourchette favorable, entre 23 et 28 % d'amidon. La production laitière possible par l'énergie de la ration va également varier légèrement, et s'exprimera en plus ou en moins si le potentiel des animaux le permet. Pour des rations comprenant 60 à 70 % de maïs dans la partie fourrages, l'écart de production attendue peut être estimé à ± 0,6 kg de lait par point de DMOna du maïs et ± 0,2 kg de lait par point d'amidon. Si l'écart de production réellement observé paraît trop important pour l’éleveur, on peut réajuster la quantité de concentré de production, sans avoir besoin d'en changer la nature ».

Adapter la ration du maïs

« Quand l'analyse du maïs est éloignée du maïs moyen (valeur située à l'extérieur du cercle rouge sur la figure), il faut adapter la ration à la qualité du maïs », explique Gilles Cabon et ce « pour éviter l'excès d'amidon (maïs riche) ou le défaut d'ingestion (maïs pauvre) ». Cette adaptation peut modifier profondément les aliments retenus pour la ration. Le spécialiste prône par exemple de prévoir un autre fourrage, comme de la paille ou de la luzerne déshydratée, ou bien changer de concentré de production...
« Quand la ration prévisionnelle contient déjà 27-28% d'amidon, elle doit être revue dès que l'analyse du maïs annonce plus de 32 % d'amidon », prévient Gilles Cabon.

En résumé, conclut le spécialiste, « toute amélioration de la valeur énergétique du maïs due à la meilleure digestibilité des tiges et feuilles est valorisée par les vaches ; si cette amélioration de valeur UFL est due à l'augmentation de teneur en amidon, seules les rations où le maïs est associé à d'autres fourrages peuvent la valoriser pleinement ».

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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