L'accord trouvé à Hong Kong était loin de faire l'unanimité en Allemagne lundi, gouvernement et milieux économiques le jugeant globalement insuffisant tandis que la presse critiquait l'attitude peu conciliatrice de l'Europe et des Etats-Unis.
Le ministre de l'Economie (conservateur) Michael Glos, qui a participé à la conférence à Hong Kong, a dénoncé un résultat "en deçà de nos attentes". "L'an prochain pendant les négociations à Genève il faut que nous représentions avec force les intérêts à l'ouverture des marchés de notre industrie", a-t-il ajouté dans un communiqué. Plus tard lors d'une conférence de presse, le ministre a prévenu: "nous sommes devant une énorme montagne de négociations, qui doit être abattue en 2006". Avoir atteint un compromis était toutefois inespéré, a jugé le ministre. "La conférence était proche de l'échec" à plusieurs moments, selon lui. Son collègue à l'Agriculture, le conservateur Horst Seehofer, était pour sa part "très satisfait".
La fin des subventions aux exportations agricoles en 2013 "donne à l'agriculture européenne suffisamment de temps pour s'adapter", selon lui. Le compromis de Hong Kong permet "une agriculture intacte avec des perspectives favorables d'avenir". Même pour la ministre du Développement Heidemarie Wieczorek-Zeul, qui aurait souhaité une échéance plus proche, l'accord sur les subventions agricoles est "un grand progrès". Les agriculteurs allemands se réjouissent nettement moins et prévoient "un douloureux processus d'adaptation", selon le président de leur fédération, Gerd Sonnleitner, à qui la nouvelle a donné "mal au ventre". La puissante fédération de l'industrie BDI a déploré que Hong Kong n'ait "apporté aucun progrès significatif sur les thèmes centraux de l'accès aux marchés pour les produits industriels et les services", et la fédération du commerce extérieur et de gros (BGA) a parlé de "résultat maigre", qui forcera les pays à continuer à négocier des accords bilatéraux.
La presse allemande était pour sa part très critique vis-à-vis des pays industrialisés. "Les membres de l'OMC étaient occupés à plein temps à s'arracher des compromis minimes" et les vraies questions, notamment le soutien à la démocratie dans les pays en voie de développement, n'ont pas été abordées, souligne la Süddeutsche Zeitung (centre-gauche). Le Tagesspiegel (centre-gauche) de Berlin est encore plus virulent. "Les responsables de l'échec --et il faut l'appeler comme ça-- venaient de Bruxelles et de Washington". Union européenne et Etats-Unis "se sont cramponnés à leurs avantages". Pour le Frankfurter Rundschau (centre-gauche) "les pays riches sont venus vers les pays pauvres bien trop tard et bien trop peu". Die Welt (centre-droit) trouve que "Hong Kong est un pas dans la bonne direction" mais reconnaît aussi que "l'équilibre du donner et du prendre n'est pas encore atteint".
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