Cellules à 100.000 en élevage laitier bio

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« Mon niveau de numérations cellulaires était de 90-120.000 avant la conversion. Aujourd’hui, il est de 100.000 », témoigne Emmanuel Berger, éleveur laitier de race montbéliarde à Jonzieux (42). Emmanuel a converti son exploitation en système bio en 1998. Il est aujourd’hui parvenu à une très bonne maîtrise des taux cellulaires du lait grâce à une utilisation raisonnée des antibiotiques. Témoignage.

  Emmanuel Berger, Eleveur laitier à Jonzieux (42)
38 VL de race montbéliardes pour un quota de 240 000 l 
« Avant la conversion, je traitais systématiquement les VL (Vaches Laitières) au tarissement avec des antibiotiques »,
explique l’éleveur. « J’avais alors de très bons résultats en comptages cellulaires. Dès 1998 et le passage en bio, j’ai complètement suspendu toute administration de molécule. J’utilisais pendant la traite et à titre préventif un produit de trempage à base de plantes. Probablement que je n’ai pas été assez rigoureux dans cette pratique, peut-être aurait-il fallu changer chaque fois le gobelet. Quoi qu’il en soit, au bout de deux ans, j’ai commencé à voir grimper les taux et cette situation s’est dégradée sur l’ensemble du cheptel. J’ai atteint des niveaux auxquels je n’étais pas du tout habitué, jusqu’à 200 000 de moyenne (voir tableau 1). J’ai même été pénalisé une ou deux fois pour avoir dépassé 250 000 », témoigne Emmanuel.

 


Tableau 1 - Evolution des comptages cellulaires de lait de tank chez Emmanuel Berger

 

Peu d'interventions pour infléchir la courbe !

« L’erreur principale que j’ai faite », analyse aujourd’hui l’éleveur, «  a été de ne pas surveiller chaque vache individuellement. Pour un suivi au cas par cas de chaque VL et un traitement ciblé sur les vaches qui se classent « i » ou « d » (classement du Contrôle Laitier), j’ai pu infléchir durablement cette courbe. Cela représente peu d’interventions », explicite-t-il. « J’ai peut être une ou deux VL en « i » et 3 ou 4 classées « d » mais cela suffit à maîtriser les taux cellulaires sur le troupeau. »

Traitement au tarissement raisonné

 CCI < 250 000
et
aucune mammite en lactation
 Pas de traitement antibiotique
- OrbeSeal ND (obturateur interne des trayons)
- Rien avec arrêt progressif de la traite
 250 000 < CCI < 800 000
et/ou
< 2 mammites en lactation
 Traitement avec un antibiotique par voie diathélique (intra mammaire)
 CCI > 800 000
Et/ou
> 2 mammites en lactation
Traitement avec un antibiotique par voie diathélique (intra mammaire ) et par voie générale
Source: Evolution de la gestion sanitaire dans un troupeau bovin lait suite à une conversion bio, témoignage et analyse de Mathieu Bebrosse et Emmanuel Berger, 5ième journée technique, Pôle Scientifique Massif Central, 8 novembre 2005.

«j’envisage d’autres solutions alternatives sans antibiotiques»

« Peut être que des traitements externes à base d’argile ou autre peuvent être efficaces. Pour ma part, j’ai choisi une solution compatible avec une pratique qui me convenait personnellement. D’autres méthodes fonctionnent certainement. Il semblerait qu’une mammite puisse être très rapidement réglée en suivant l’astreinte de la traire toutes les heures. Dans l’avenir, j’envisage d’autres solutions alternatives sans antibiotiques. En ce moment, nous sommes en train de tester une crème en application locale sur le bout du trayon. »
Si aujourd’hui la situation sanitaire de l’élevage est tout à fait saine, Emmanuel Berger estime qu’elle doit l’être également au départ pour réussir la conversion vers la production bio. « Il faut déjà avoir intégré de très bonnes pratiques sur tous les niveaux de l’élevage. La situation de départ du troupeau doit être suffisamment saine sinon je pense que la conversion est vouée à l’échec. Lorsque le niveau des cellules plafonne, il est ensuite très difficile de le refaire descendre. Je considère comme un préalable à la conversion réussie une bonne maîtrise de tous les paramètres d’hygiène de traite : trempage des trayons, réglage de la machine à traire,… »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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