La filière a étudié les éventuelles conséquences sur les marchés céréaliers de l'UE des différentes propositions - européenne (-50% des droits), brésilienne (-65%) et américaine (-85%). La proposition européenne serait la seule à se situer à "l'extrême limite de l'acceptable", a affirmé mercredi Bruno Hot, le directeur général de l'Office interprofessionnel des céréales (ONIC). Le maïs est, selon M. Hot, "le plus fragile". D'une part, parce qu'il est devenu excédentaire dans l'UE depuis l'adhésion de la Hongrie et, d'autre part, parce qu'il ne bénéficie pas, au contraire du blé et de l'orge, d'un soutien européen à l'exportation (restitution), ce qui lui ote tout espoir de ventes hors de l'UE.
"Le prix du maïs européen est totalement déconnecté de la réalité du marché mondial. Il est 50 à 60 dollars plus cher que les concurrents argentin ou américain", a noté le directeur de l'ONIC. Selon les calculs de la filière, avec un droit de douane rabaissé de 50%, le maïs argentin arriverait dans l'UE à un niveau de prix légèrement supérieur aux cours intérieurs européens, préservant ainsi la préférence communautaire. En revanche, la proposition du Brésil, et à fortiori celle des Etats-Unis, ouvrirait en grand la porte à des importations massives de maïs étrangers, selon ONIC. "Concurrencés sur leur propre marché, les producteurs européens n'auraient d'autre recours que d'offrir leurs céréales à l'intervention déjà bien encombrée", a relevé le directeur général de l'ONIC.
La Commission européenne rachète les céréales à prix minimum garanti lorsque les cours du marché sont trop bas (mécanisme d'intervention). Ces quantités viennent grossir la production à venir et peser sur les prix. L'an dernier, l'UE a ainsi racheté près de 16 millions de tonnes de céréales dont 3,16 Mt de maïs (2,5 Mt provenant de Hongrie). Cette année, à mi-campagne, les offres à l'intervention s'élèvent à 4,7 Mt dont 1,75 Mt de maïs (1,27 Mt Hongrie). La période d'intervention est ouverture dans l'UE du 1er novembre au 31 mai.
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