L'Union européenne a affiché une position de fermeté jeudi 15 décembre à Hong Kong face une nouvelle offensive grandissante de pays membres de l'OMC pour lui arracher une date rapprochée sur la fin des subventions à l'exportation en agriculture.
Les grands pays émergents conduits par le Brésil et l'Inde, en pointe sur l'ouverture des marchés agricoles, ont utilisé les négociations informelles en cours pour opérer une mobilisation très ciblée, plaçant à nouveau les Européens en position défensive. "Ce qui est important, c'est de garder son sang froid", a affirmé le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, au cours d'une réunion jeudi du Conseil des ministres des 25 à Hong Kong. "Nous n'allons pas nous laisser brutaliser", affirmait-on dans son entourage.
Rendant compte des discussions entre les 149 membres de l'OMC, le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim a émis l'espoir que "l'opinion de plus en plus répandue (en faveur de l'élimination des subventions à l'exportation) aide à convaincre ceux qui sont réticents d'accepter la date de 2010". Le ministre indien du Commerce Kamal Nath espère que "l'Europe pourra être capable de provoquer une surprise et de faire davantage".
Les pays émergents du G20 peuvent compter sur l'appui des Etats-Unis, des grands pays exportateurs du groupe de Cairns, mais revendique désormais le ralliement d'un grand nombre de pays en développement du G90 et du G33. Devant les ministres de l'UE, "Peter Mandelson a été catégorique sur le fait qu'il n'y aurait pas de mouvement unilatéral (de l'UE) sur la date d'élimination", a indiqué à l'AFP son porte-parole Peter Power. "Tous les Etats membres se sont opposés à un mouvement unilatéral et ont mis en garde contre une action prématurée", a-t-il précisé.
"Les conclusions de ce Conseil étaient très clairement l'unité des pays membres autour d'une ligne extrêmement ferme de la Commission", a déclaré pour sa part la ministre française déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde. La France refuse "toute discussion sur le volet export en l'absence d'avancées significatives attendues de nos partenaires" sur les autres formes de soutien à l'exportation, a-t-elle précisé. M. Mandelson attendait toujours des offres de la part des Etats-Unis sur les crédits exports et l'aide alimentaire, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande sur les entreprises publiques de négoce. Cet argument a été qualifié de "totalement fallacieux" par M. Amorim, qui a rappelé que l'engagement d'élimination pris en juillet 2004 concernait toutes les formes d'aides à l'exportation.
Dans un geste de conciliation, Celso Amorim a suggéré aux Européens que la date soit inscrite "entre crochets" dans un texte d'accord, ce qui signifierait qu'elle ne serait pas définitivement acquise. Dans le camp européen, les Pays Bas, la Suède, le Danemark, et la République tchèque se sont dits prêts à plus de souplesse dans la négociation, a reconnu le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau. "Si au bout du compte, nous voyons que nous pouvons approcher une conclusion, l'Europe s'assiérait sûrement de nouveau à la table de négociation", a commenté Michael Glos, ministre allemand de l'Economie. "Mais si nous le faisons trop tôt, il y a un danger de découper la négociation en tranche", a-t-il confié à la presse allemande. Le problème est que l'UE "ne parvient pas à remonter la pente en matière de communication" et se trouve à nouveau sur la défensive, reconnaissait jeudi soir un expert européen.
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