Le cycle de négociation de Doha en cours à l'OMC sur la libéralisation des échanges mondiaux n'aboutira pas à un accord sans une offre améliorée de l'Union européenne sur l'agriculture, a estimé lundi le chef de la diplomatie brésilienne Celso Amorim.
"A moins que l'Union européenne n'améliore son offre sur les biens agricoles, je ne crois pas qu'il y aura de cycle de Doha" couronné de succès, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture de la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce à Hong Kong. "L'agriculture est moteur de ce cycle et l'accès au marché en est au stade actuel le démarreur", a affirmé Celso Amorim, en suggérant des pistes pour l'amélioration de l'offre européenne. "Le point le plus difficile est l'ampleur des réductions tarifaires", a-t-il dit, en indiquant que si l'UE n'allait pas plus loin que la baisse moyenne de 39% sur ses tarifs agricoles, "il n'y aura pas de cycle". Sur ce point, le négociateur brésilien a plaidé pour "une solution moyenne, entre les deux extrêmes" que représentent, selon lui, l'offre américaine et celle du Japon. Les Etats-Unis, rappelle-t-on, ont fait une offre très ambitieuse sur la baisse des tarifs sur les importations agricoles alors que le Japon veut maintenir une protection tarifaire élevée, notamment pour un produit sensible comme le riz. C'est d'ailleurs également sur cette question de l'identification et du traitement des produits sensibles que M. Amorim demande aux Européens de bouger. "Nous devrions au moins être capables de progresser (à Hong Kong) sur le plan conceptuel", a-t-il estimé. L'UE veut se réserver le droit de conserver 8% de ses lignes tarifaires en produits sensibles, pour lesquels les tarifs douaniers resteraient plus hauts mais compensés par l'octroi de quotas d'importation élargis. Si l'UE améliorait son offre en matière d'accès au marché agricole, "elle constaterait que les pays en développement seraient prêts à bouger de manière appropriée et proportionnée" dans les autres volets de la négociation (produits manufacturés et services), a-t-il affirmé.
Enfin, le ministre brésilien a appelé les Européens, comme d'ailleurs les Américains, à "fixer une date pour l'élimination des subventions à l'exportation", en rappelant que l'année 2010 avait été suggérée. "Cela donnerait un signal fort que les grands pays sont sérieux" dans cette négociation, a-t-il dit. Alors que la pression se concentre sur l'UE, le commissaire européen Peter Mandelson a repété une nouvelle fois lundi matin à Hong Kong que Bruxelles ne ferait pas de nouvelle offre sur l'agriculture. Bruxelles estime que l'UE a fait depuis l'été 2004 tous les mouvements significatifs dans ce volet de la négociation, sans obtenir de contreparties de ses partenaires à l'OMC dans les domaines des services et des produits industriels.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?