Les co-produits de la pomme de terre trouvent une valorisation en alimentation animale. Comment les intégrer dans les rations ? Sous quelles formes et dans quelle quantité ? Les réponses de Virginie Decruyenaere, du CRA-W (centre wallon de recherches agronomiques).
A lire : Pour découvrir les différents co-produits de la pomme de terre, leur mode de stockage et leur valeur nutritionnelle :
Les co-produits de la pomme de terre trouvent leur meilleure utilisation chez le ruminant en tant que compléments. Ils peuvent se substituer en partie aux concentrés sans entraîner de baisse de la densité énergétique de la ration. Ce sont des aliments appétants très appréciés des animaux. Il faut cependant les incorporer progressivement dans la ration : « Une transition alimentaire de 2 à 3 semaines est souvent nécessaire » précise Virginie Decruyenaere.
Les co-produits contenant plus de 40% d’amidon – tubercules, déchets crus, pulpe de féculerie, purée, frites pré-cuites – ont une valeur énergétique équivalente à un concentré. Ce type d’aliment nécessite l’apport d’un complément protéique dans la ration. « Un apport extérieur de fibres – paille, foin ou ensilage d’herbe – est indispensable pour assurer le bon fonctionnement du rumen. »
Impact des inhibiteurs de germination sur les co-produits Quel que soit le protocole expérimental et la teneur en CIPC ingérée par l'animal, aucun résidu n'a pu être détecté dans le lait. Pour la viande, le CIPC a été retrouvé dans les gras, expression du caractère liposoluble du produit. Les résidus trouvés dans les reins sont compatibles avec la réglementation française. |
Les ruminants sont très friands des pommes de terre crues. Virginie Decruyenaere propose quelques conseils de base pour éviter tout problème : « Les pommes de terre sont riches en potassium. Il faut donc éviter de les associer à d’autres éléments riches en cet élément et mettre à disposition des animaux des pierres à lécher. Lorsque les pommes de terre sont distribuées en quantité importante, un paillage supplémentaire est souvent nécessaire en raison de l’effet laxatif du potassium. Les pommes de terre peuvent être distribuées entières non lavées mais dans tous les cas à même le sol à des animaux nourris à volonté pour éviter tout risque d’étranglement. »
Respecter une période de transition alimentaire
Les épluchures vapeur sont comparables à un bon ensilage de maïs. La valeur protéique des épluchures varie avec la quantité de purée qu’elles contiennent : plus elles sont riches en purée, plus elles sont énergétiques.
Chez les monogastriques, on préfèrera les produits cuits aux pommes de terres crues qui sont rarement utilisées. « Dans les rations, les pommes de terre et leurs sous-produits peuvent avantageusement remplacer en partie les céréales. Comme pour les ruminants, une complémentation protéique doit être assurée. »
Quantité à incorporer |
Co-produits crus |
Co-produits cuits |
Bovins à l'engraissement | -30% MS de la ration soit 3 à 3,5kg/100kg de poids vif |
-30% MS de la ration -10% pour les frites précuites |
Vache laitière | -25% MS de la ration | -20% MS de la ration |
Brebis | -30 à 35% MS de la ration soit 3 à 4 kg |
/ |
Porc à l'engraissement en phase initiale |
/ |
-10% MS de la ration |
Porc à l'engraissement en phase finale |
/ |
-25% MS de la ration |
Truie |
/ |
-30% MS de la ration |
Poulet de chair |
/ |
-75 à 100g/j (risque diarrhée) |
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