Le Royaume-Uni, espérant un accord sur le budget européen, doit proposer lundi 5 décembre une baisse de son rabais tout en faisant un geste pour les nouveaux membres, selon des fuites publiées dans la presse lundi.
Le Premier ministre Tony Blair n'exigerait pas la révision de la politique agricole commune (PAC) en contrepartie de la baisse du "chèque" britannique, contrairement à ce qu'a proclamé depuis des mois son gouvernement. La Grande-Bretagne, qui préside l'UE jusqu'à fin décembre, espère aboutir au sommet de Bruxelles, les 15 et 16 décembre, à un accord sur le financement de l'Europe pour 2007-2013. Elle doit présenter lundi après-midi sa proposition de budget. Celui-ci représentera 1,03% du produit intérieur brut (PIB) communautaire, selon les informations que trois journaux ont obtenues dans l'entourage de M. Blair sous réserve d'anonymat. Il sera de l'ordre de 850 milliards d'euros, soit 20 Mds EUR de moins que la proposition luxembourgeoise retoquée en juin.
Une partie des économies serait assurée par la renonciation de Londres à une portion significative du rabais négocié en 1984, et considéré comme sacro-saint par l'opinion britannique. Sur sept ans et selon les sources, le pays accepterait de perdre "de 6 à 9 Mds EUR" (Financial Times), "de 6 à 10,5 Mds EUR" (The Times) ou "environ un cinquième" (The Independent) du rabais. L'effort annuel serait ainsi d'environ 1 Mds de livres (1,5 Mds EUR) pour le contribuable britannique. Cela serait un effort partagé, puisque la proposition finale britannique reprendrait l'idée, qui avait filtré ces derniers jours, d'une baisse de 10% des aides au développement des dix nouveaux membres de l'UE. D'après les journaux, Londres offrirait cependant des compensations à ces Etats, qui sont aussi les moins riches de l'Union et de précieux alliés. Londres abandonnerait notamment la part de sa ristourne qui lui aurait été normalement versée par les dix nouveaux membres de l'Union, selon The Times.
Cette contribution représentait 290 millions d'euros sur le rabais calculé en 2004 (dont 120 millions pour la Pologne seule), selon les chiffres officiels de la Commission européenne. Le "FT" croit savoir, de son côté, que Tony Blair va proposer que les fonds européens consacrés au développement (fonds structurels) des dix nouveaux pays membres soient sortis du montant global sur lequel est calculé le rabais britannique. Enfin d'après The Independent, la Grande-Bretagne a imaginé d'abaisser le niveau de cofinancement des projets par les pays. Concrètement, ceux-ci ne seraient plus obligés d'apporter 20%, mais seulement 15% des sommes investies par l'Europe dans chaque projet de développement régional.
Selon le Financial Times, le compromis proposé lundi devrait encore comprendre la diminution de 5 milliards d'euros des crédits de développement rural, et la perspective d'une révision en 2009 de toutes les dépenses de l'UE, y compris la PAC. L'équipe de Tony Blair aurait toutefois abandonné l'espoir de faire accepter à la France une révision de la politique agricole commune (PAC), écrit le quotidien des affaires. Si la proposition est acceptée, elle devrait permettre au Royaume-Uni d'avoir à l'avenir un niveau de contribution semblable à celui de la France et de l'Italie, souligne l'entourage de Tony Blair cité par la presse.
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