Les grands exportateurs agricoles risquent de perdre tous les avantages offerts par l'UE dans la négociation à l'OMC en conduisant le cycle de Doha à l'échec par leur refus de mettre eux-mêmes au pot, a affirmé mercredi 30 novembre à Bruxelles le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson.
"S'ils continuent simplement à demander plus à l'Europe, sans verser eux-mêmes au pot, ce sont eux (et pas nous) qui risquent de détruire le cycle, et ils en sortiront sans rien", a lancé M. Mandelson au cours d'une séance plénière du Parlement européen. "Il s'agit d'un cycle pour le développement, pas pour les exportateurs agricoles, et les deux ne doivent pas être confondus", a-t-il expliqué. "Permettez-moi d'être clair. Je n'ai pas l'intention de faire une nouvelle offre en agriculture", a martelé le principal négociateur européen, sans assortir ces propos de la moindre nuance. "Le moment est venu pour les autres de faire un effort équivalent à celui que nous avons fait", a-t-il insisté. "Considérée dans sa totalité, il s'agit de l'offre (agricole) la plus substantielle faite dans un cycle par l'Union européenne", a expliqué M. Mandelson, en précisant qu'elle allait très au-delà de celle de l'Uruguay Round. "Elle va créer des opportunités significatives pour les exportateurs agricoles sans balayer l'accès au marché préférentiel pour les pays pauvres ou provoquer des dommages excessifs à notre propre secteur agricole", a poursuivi le commissaire.
S'agissant de l'accès au marché en matière agricole, il a souligné que les demandes des Etats-Unis et dans une moindre mesure celle du G20 (grands pays émergents) bénéficieraient certes à leurs auteurs mais "auraient un effet catastrophique sur l'emploi de nos propres agriculteurs et sur les pays pauvres d'Afrique, des Caraîbes et du Pacifique, dont le commerce agricole serait balayé". M. Mandelson avait participé dans la matinée à une réunion spéciale du G90 des pays pauvres à Bruxelles, où la question de l'érosion du traitement préférentiel en faveur de ces pays du fait du cycle de Doha était au coeur des préoccupations. "Nous sommes bloqués depuis trop longtemps sur un seul sujet et une seule série d'intérêts, ceux des exportateurs agricoles, au lieu d'avancer sur l'ensemble du programme de Doha", a dit M. Mandelson. Il a rappelé que les gouvernements et les citoyens européens attendaient que "les changements structurels et les pertes d'emploi éventuelles en agriculture soient compensés par la création de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités dans d'autres secteurs". "Cela signifie que les autres doivent maintenant s'engager sérieusement à créer de nouveaux accès au marché pour les produits et les services, ce qui est important pour l'Europe, pour l'économie mondiale et aussi, de façon cruciale, pour le développement", a insisté M. Mandelson.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?