Poids de l'ascendance dans l'indexation : la preuve par Resmeral

C’est un débat récurrent dès que l’on aborde l’indexation des taureaux. En France, la part de l’ascendance n’est-elle pas trop importante dans l’index ? Le cas de Resmeral, à l’Uneco, amène de l’eau au moulin de ceux qui pensent que si.

Il a fallu une erreur d’enregistrement du père de Resmeral pour mettre en évidence le poids de l’ascendance dans l’indexation.

Aaron au lieu d'Addison

En effet, Resmeral, un fils d’Addison x Celsius, est né en Allemagne. A son arrivée en France, il y a eu une erreur lors de la saisie de son état civil. Il a alors été enregistré comme fils d'Aaron dans le fichier racial. Ce n’est que lorsqu’il s’est agit de le remettre en service, début juillet 2005, qu’à l’Uneco, Olivier Duterte s’est aperçu du problème. Le bon père, Addison, a alors été porté dans le fichier racial.
Et, avec l’indexation suivante, en octobre, c’est la surprise. Resmeral ne prend qu’une seule fille dans son index Mo, reste à 71 % de CD, mais voit ses notes complètement chamboulées ! Les postes Mamelle et Membres (points forts de Aaron) chutent littéralement, tandis que la Capacité remonte.

 

Resmeral *

(père Aaron)

Resmeral **

(père Addison)

Production

 

 

Nombre de filles

NC

49

Nombre de troupeaux

NC

44

CD (%)

NC

71

Inel

NC

44

Lait

NC

1440

TB (%)

NC

-2,4

TA (%)

NC

-0,6

 

 

 

Morphologie

 

 

Nombre de filles

36

37

Nombre de troupeaux

32

33

CD (%)

71

71

Mo

2

1,3

Mamelle

1,3

0,7

Capacité Corporelle

0,8

1,3

Inclinaison du bassin

1,4

1,9

Membre (Locomotion)

2,2

1,1

* : index juin 2005   -  ** : index novembre 2005


Quel est le poids de l'ascendance ?

"Nous sommes surpris par l’évolution des index de par le changement de père", s’étonne Olivier Duterte de l’Uneco. "Nous aimerions savoir, en fonction des seuils de CD, le poids de l’ascendance en % pour les index Production, d’une part, et Morphologie, d’autre part."

Du côté de l'Institut de l'Elevage, Didier Regaldo ne voit rien d'anormal. "Le poids de l'ascendance est défini par l'héritabilité du caractère et par le nombre de filles. Pour un CD donné, il est par exemple de 9 % pour la hauteur au sacrum, très héritable (0,51), et de 37 % pour des critères avec une héritabilité de 0,10. Là, nous avons affaire à deux pères, Aaron et Addison, très bien connus, aux caractéristiques bien marquées, et on retrouve les raisons de ces variations." 

Comment fait l'éleveur pour s'y retrouver ?

Mais si l'explication de l'Institut de l'Elevage est cohérente en fonction du modèle de calcul en place, ne peut-on pas amener des corrections à ce modèle ? On assiste souvent à un réajustement important pour des taureaux avec leurs filles de seconde génération ; n'est ce pas justement une des conséquences ? Et quid des index vaches, avec leur CD généralement entre 35 et 55 % ?
A la fois du côté de la voie mâle et de la voie femelle, le fait que l'ascendance ait tant d'importance contribue à restreindre le nombre de souches travaillées. Par sécurité, les acteurs de la filière génétique priviligient les montages génétiques qui ont le plus de chance de sortir dans ce modèle... 

Par ailleurs, Jean-Yves Dreau, de l'Uneco, s'interroge : "comment arriver à vulgariser des index dont les données ne reflètent pas seulement la valeur intrinsèque du taureau ?"

Car, au final, l'éleveur qui a choisi en juillet dernier d'utiliser Resmeral pour ses qualités d'amélioration très fortes des postes Mamelles et Membres a de quoi être perplexe. Alors que c'est le même taureau, que ce sont les mêmes filles prises en compte : une variation de -0,6 Ma et -1,1 P&M ! 

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