Des logettes confortables

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Dès la conception du bâtiment, un choix devra être fait entre système lisier et système fumier.

Selon le paillage des logettes le bâtiment produira: - à moins de 1,5 kg de paille par logette et par jour : du lisier, stocké en fosse, - à plus de 4 kg de paille par logette et par jour : du fumier, stocké en fumière après égouttage, - avec un paillage intermédiaire : un lisier trop pailleux ou un fumier trop mou, qui seront difficiles à gérer par la suite, sauf à mettre en œuvre des systèmes d’égouttage.

De même, la disposition des logettes (en tête à tête ou dos à dos) aura une influence importante sur la consistance des déjections produites

Les règles à respecter pour des logettes confortables :

1. Dimensions
Les dimensions sont à moduler en fonction du gabarit des animaux

2. Hauteur du seuil
La logette sera surélevée de 15 à 20 cm par rapport au couloir de raclage. Si la marche est inférieure à 15 cm, le lisier peut pénétrer dans la logette au moment du raclage ; si elle dépasse 25 cm, des problèmes de boiteries peuvent survenir.

3. Séparations de logettes
Il existe un nombre important de modèles de séparations et il en apparaît chaque année de nouveaux sur le marché. On peut cependant les classer selon la forme et le type de fixation.

4. Barre de garrot et limiteur d’avancement
Ces deux éléments limitent l’avancement de la vache à l’intérieur de la logette et contribuent à sa propreté.
En moyenne, la barre de garrot est placée entre 1,85 et 1,95 m du seuil de la logette. Son réglage sera ensuite ajusté au gabarit des animaux. Le limiteur d’avancement est placé entre 1,80 m et 1,90 m du seuil de la logette.

Si ces deux éléments sont bien réglés au gabarit des vaches, celles-ci se couchent et se relèvent sans problème, et l’arrière des logettes reste propre. Il est cependant normal que 100% des logettes ne soient pas propres, et qu’il faille nettoyer l’arrière de quelques unes.

Dimensions à respecter pour des logettes confortables.

5. Sol des logettes
La composition du sol de la logette est déterminante pour son confort et le maintien d’une bonne hygiène.

La terre battue
Elle est confortable, mais soulève un certain nombre de problèmes (creusement, désinfection inefficace, manque d’hygiène...).

La craie broyée compactée
Une couche de 18 à 20 cm de craie broyée humidifiée et compactée (chalun) peut remplacer avantageusement le béton dans les régions où ce matériau est disponible.

Le sable
Il présente l’inconvénient d’être très agressif pour les matériels de broyage et de pompage du lisier.

Le compost
Utilisé couramment sous des climats secs, de même que des fumiers ou lisiersséchés, il présente plus de risques de contaminations microbiennes sous des climatstempérés et humides.

Le béton
C’est le matériau le plus sur, si l’on prend soin de pailler ou d’ajouter un tapis pour limiter le risque de tarsites, et d’isoler le sol de manière à réduire la sensation de froid et parfois d’humidité du béton. Plusieurs possibilités d’isolation existent, comme le polystyrène expansé ou l’argile expansée.
Le béton doit avoir une légère pente vers l’arrière de la logette (2-3 %) pour éviter la stagnation de lait ou d’urine

6. La litière
Elle est nécessaire en cas de logette bétonnée, pour atténuer la dureté du sol (risques de tarsites) et pour assécher l’arrière de la logette

La paille
La paille nous semble être le meilleur matelas que l’on puisse utiliser. Elle permet la production de fumier dans les couloirs, en alliant confort et propreté des vaches.

Estimation de la quantité de paille nécessaire selon les types de logement et de déjections

- La production de paille est estimée à 4 t/ha. - Réduire ces besoinsau prorata des mois de pâturage.

La sciure
Les litières à base de déchets bruts de scieries présentent des risques de contamination microbienne lorsque la sciure n’est pas correctement stockée au sec.

Les matelas et tapis de logettes
utilisés en système lisier ou en stabulation sur caillebotis intégral.
Néanmoins, l’utilisation d’une litière complémentaire (paille broyée, sciuresèche, superphosphate) est nécessaire pour absorber l’humidité sur ces tapiset maintenir les vaches propres.
Les matelas et tapis proposés sur le marché sont nombreux et de conception variée:
- couche de matériaux alvéolaires souples, avec ou sans point d’appui, face inférieureen caoutchouc ou en plastique, imperméable ou non,
- boudins en Nylon remplis de granulés de caoutchouc ou plastiques avec recouvrementperméable ou non,
- couche de produit alvéolaire et recouvrement plastique,

Quel que soit le type de litière retenu, le nettoyage quotidien de l’arrière de la logette à la fourche est indispensable pour garder un bon niveau d’hygiène. Ce temps passé au milieu des vaches est propice à leur surveillance.

7. Disposition des logettes
Deux dispositions sont possibles : logettes face à face ou dos à dos.

Dans un aménagement tête à tête, un couloir permettant de dérouler la paille peut être prévu entre les logettes, ainsi que dans le cas de logettes face au mur.
Le couloir de paillage entre rangées de logettes n’est pas un lieu de stockage. Les balles entreposées ne doivent pas empêcher la surveillance des animaux.

De même, en cas de disposition dos à dos, le muret de séparation entre les deux couloirs ne doit pas être trop haut (50 cm) pour ne pas cacher les vaches couchées dans les logettes.

8. Les couloirs de circulation
Les couloirs entre rangées de logettes doivent mesurer au minimum 2,5 m de large,sans cul de sac, et permettre une bonne circulation des vaches.
Un passage équivalent à la largeur de deux logettes devra être aménagé toutesles 20 logettes.

Les abreuvoirs seront situés dans ces passages sans toutefois gêner la circulation des vaches.
Les couloirs doivent être raclés au moins une fois par jour, à moins d’être sur caillebotis.

9. Faciliter l’adaptation des vaches aux logettes

• Pensez à neutraliser les bétons 1à 2 semaines avant la mise en service du bâtiment.
  - mélange de vinaigre ou d’acide acétique à raison d’un litre pour 10 litres d’eau,
  - arrosage du béton avec ce mélange à raison d’environ 50 litres pour 100 m2,
  - rinçage le lendemain à grandes eaux ou avec du lisier dilué.
• respecter les dimensions (largeur, longueur, position du limiteur d’avancement…),
• isoler le sol et avoir une litière confortable (paille, tapis, etc…),
• pailler abondamment dans tous les cas (plus de 5 kg/vache/jour, 1,5 kg en système lisier) pendant au moins quelques semaines, en ajoutant de la paille quotidiennement,
• avancer complètement la barre de garrot. Une fois que la plupart des vaches fréquenteront bien les logettes, la reculer progressivement semaine après semaine,
• aucun obstacle à l’avant de la logette (excepté le limiteur d’avancement) pendant la période d’adaptation, donc des couloirs de paillage vides au début,
• mettre éventuellement un aliment à l’avant de la logette pendant quelques jours,
• faire lever les vaches qui se couchent complètement ou à moitié dans les couloirs,
• préférer une mise en service à la fin de la période de pâturage.
• racler deux fois par jour au moins les couloirs : un béton net, dur et froid n’est pas attractif ; surtout ne jamais pailler les couloirs ! Ne pas penser non plus que des couloirs sales soient dissuasifs,
• lorsqu’il ne restera plus que peu de vaches à habituer, les attacher dans la logette ou mettre une corde ou un cadre rigide à l’arrière de la logette. Cela ne doit durer que quelques jours,
• choisir un moment de grande disponibilité pour la mise en service.

Cet article est extrait du nouveau livre du BTPL : Le logement du troupeau laitier : conseiller et concevoir 2éme édition  (Infos en cliquant ICI)