La sélection génétique porcine a permis l'amélioration des performances en élevage. Principales améliorations mesurées, incidence sur la marge et freins à l'expression du potentiel génétique en élevage avec Brigitte Badouard, du pôle économique de l'ITP.
Lors d'une intervention dans le cadre des rencontres de l'ITP (au Space), Brigitte Badouard a présenté les résultats de l'évolution des performances en élevage pour ses vingt dernières années. Si l'amélioration des performances due à la sélection génétique est flagrante, le potentiel ne s'exprime pas toujours dans les élevages.
+2,1 porcelets nés vivants/portée
Les performances se sont nettement améliorées en vingt ans en ce qui concerne le nombre de nés vivants / porté. Cette amélioration de 2,1 porcelets est cependant pénalisée par des pertes qui augmentent. De ce fait, l’amélioration du nombre de porcelets sevrés / portée n’a progressé que de 1,7 porcelets /portée durant ces vingt dernières années.
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+ 5,2 porcelets sevrés/ truie productrive/an
Une amélioration des performances qui se retrouve sur l’évolution de la productivité en GTTT et GTE. Ainsi, en 20 ans, l’amélioration de la productivité constatée (Echantillon GTE) est de 3,6 porcs charcutiers / truie présente / an. (dont + 2,1 sur les dix dernières années) et le nombre de porcelets sevrés / truie productrice / an s’est accru de 5,2 durant les 20 dernières années (Echantillon GTTT). Cependant ce chiffre moyen cache aussi une hétérogénéité accrue. Pendant que le tiers des éleveurs les moins performants sèvre environ 23 porcelets/truie productrice/an, le tiers des éleveurs les plus performants affiche environ 29 porcelets sevrés. Cet accroissement de la prolificité est pénalisé par des pertes en élevage. Ainsi, les pertes en engraissement ce sont accrues sur ces vingt dernières années (+2,6 Pertes en engraissement et saisies)
+ 0,5 TVM de 2003 à 2004
Après une quinzaine d’années d’amélioration de l’indice de consommation et du GMQ, les résultats paraissent stagner (Echantillon GTE-NE). Brigitte Badouard, du pôle économie de l'ITP, précise que c’est la moyenne qui stagne, car « certains améliorent beaucoup leurs résultats d’indice tandis que chez d’autres, la dégradation est importante ».
Une «évolution récente de la TVM , liée à des changements de types génétiques» est mesurée également sur ces dernières années. Brigitte Badouard annonce ainsi «+0,3 point de TVM de 2002 à 2003» et «+0,5 TVM de 2003 à 2004»
L'incidence de l'amélioration des performnces sur la marge a été mesurée. Selon le caractère considéré, le bénéfice par truie/an peut dépasser les 100 euros.
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![]() B. Badouard, «le potentiel génétique ne s'exprime pas totalement» (© Web-agri) |
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Il existe des marges de progrès
Brigitte Badouard explique que si « le progrès génétique ne s’exprime pas totalement dans les élevages de production », les raisons en sont multiples. Notamment, des « difficultés à gérer l’hyperprolificité » , « le statut sanitaire des élevages qui se dégrade », l’aliment en terme de qualité ou de plans de rationnement non adaptés, mais aussi la surcharge de bâtiments,…
Autant d’éléments qui montrent les voies d’amélioration possibles. Brigitte Badouard estime qu’il faut « mesurer l’effort à accomplir pour rester compétitif ». Pour cela elle prône un état des lieux « nécessaire » du parc bâtiment qui n'est plus adapté aux performances et dont les rénovations ont été insuffisantes. Et surtout, « Il existe des marges de progrès » souligne Brigitte Badouard dans la maîtrise technique de l’éleveur. Des « évolutions différentielles entre éleveurs et groupes d’éleveurs » ont été largement mises en évidence. Pour y pallier, elle insiste sur l’importance de l’encadrement technique de l’éleveur. Encadrement possible par « diffusion des techniques », « comparaison aux autres éleveurs », « appui, conseil… » …autant de pistes pour « valoriser au mieux le potentiel génétique par l’ensemble de la production ».
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